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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 18:22
Dimanche 23 août 2015 - 21ème dimanche TO - B

Frères et sœurs,

En parlant de la relation entre époux et épouse dans la vie conjugale, Saint Paul nous dit dans la deuxième lecture : « Frères, par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ».

Vu la conception actuelle de la liberté pour les uns les autres,

Vu la situation actuelle du mariage en Europe, ne serons-nous pas tentés de dire comme les disciples de l’Evangile : cette parole est rude, qui peut l’entendre ? Allons-nous cesser de suivre Jésus pour cela ?

Loin s’en faut car tout ce que Dieu dit est pour le bonheur de l’homme, car les paroles divines sont esprit et vie (comme nous l'enseigne Jésus dans l'évangile).

La Lettre aux Ephésiens nous enseigne que le mariage chrétien est un grand mystère ; un mystère parce qu’il est sacré ; un mystère parce qu’il est un sacrement car il est l’expression visible de l’amour du Christ et de l’Eglise.

En d’autres termes, en voyant les époux chrétiens vivre, on doit se faire une idée de l’amour qui existe entre le Christ et son Eglise.

Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il y a un problème. Comme on dit chez nous, si l’eau en vient à pourrir, c’est qu’il y a quelque chose de pourrissable qui est tombée dans l’eau.

Pour éviter une vie conjugale pourrie, saint Paul dit aux hommes : « Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ ; Il a aimé l’Eglise, Il s’est livré lui-même pour elle. »

Ensuite, il dit aux femmes : « Puisque l’Eglise se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari. »

Un humoriste caricaturait les trois phases de la vie conjugale en ces termes (chez nous, en général, c’est l’homme qui fait la cour) :

  • avant le mariage l’homme parle et la femme écoute ;

  • juste après le mariage c’est la femme qui parle et l’homme écoute ;

  • plusieurs années après les deux parlent simultanément et les voisins écoutent.

Cela pour dire que l’amour conjugal et tout amour d’ailleurs, est dynamique. Epoux et épouse doivent s’en occuper comme on prend soin d’une jeune plante car l’amour est précieux, c’est un trésor. Les époux sont appelés à s’aider et à se respecter. C’est le sens de la soumission dont parle l’épître aux Ephésiens (soumission ici = respect et non esclavage).

« On dit que la femme fut tirée d’une côte de l’homme,

non pas du pied de l’homme pour se faire marcher dessus ;

ni de la tête pour être au-dessus de lui ;

mais du milieu du corps pour être son égal.

En dessous du bras pour être protégée, près du cœur pour être aimée. »

Cet amour, bien souvent, s’ouvre à la procréation. L’enfant est un don de Dieu. Les parents doivent remplir leur rôle primordial, essentiel, qu’est l’éducation dans sa triple dimension :

  • spirituelle, conduire l’enfant à son créateur Dieu ;

  • morale, qui l’aide à bien se conduire dans la société ;

  • humaine (intellectuelle - le problème ne se pose pas ici – physique, etc.)

Il convient de féliciter les parents qui s’efforcent d’assurer l’éducation intégrale de leurs enfants. Aux parents qui fuient leur responsabilité, voici les paroles attribuées à une institution d’un pays.

« * donnez à votre enfant tout ce qu’il veut, il en déduira qu’il a le droit de tout avoir ;

* riez quand votre enfant dit des insultes ; il en déduira que le manque de respect est amusant ;

* ne reprenez jamais votre enfant s’il a un mauvais comportement ; il en déduira qu’il n’existe pas de règles à respecter en société ;

* rangez tout le désordre laissé par votre enfant ; il en déduira que les autres sont là pour faire face à ses responsabilités ;

* laissez-le regarder n’importe quoi à la télé ou sur internet ; il en déduira qu’il n’y a pas de différence entre les enfants et les adultes ; on peut ajouter : il en déduira que tout ce qui se passe à la télé, tout ce qu’il trouve sur internet, est bien ;

* donnez-lui tout l’argent qu’il demande ; il en déduira qu’obtenir de l’argent est facile ou que l’on peut toujours le voler ;

* soyez toujours de son côté contre les voisins, les profs ou la police ; il en déduira qu’il fait toujours bien les choses et que les autres ont toujours tort.

* Si vous suivez ces instructions, nous vous garantissons que votre enfant deviendra un délinquant et qu’une cellule l’attend en prison. »

Cela veut dire que dans la famille chacun doit jouer son rôle « main dans la main ».

Expérience du verre tenu par deux personnes.

Si un lâche, le verre tombe…

(Pour ceux qui étaient présents à la messe.)

On dit que les espaces entre les doigts ont été créés pour laisser un autre les combler. Cet autre, c’est avant tout celui ou celle avec qui je vis tous les jours

En effet, vivre ensemble, c’est savoir :

  • interpréter les regards ;

  • comprendre les silences ;

  • pardonner les erreurs ;

  • garder les secrets ;

  • prévenir les chutes ;

  • sécher les larmes ;

  • communiquer.

Comme les 3 pierres du foyer font tenir la marmite sur le feu, les 3 piliers du couple pour tenir l’amour sont :

  • la communication ;

  • le pardon ;

  • l’humilité.

Puisque l’esprit est ardent et la chair faible, avoir l’intention de vivre cela ne suffit pas. Ouvrons-nous à la grâce de Dieu en disant comme Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons et nous savons, tu es le saint de Dieu », celui qui peut nous aider à bien vivre ensemble là où nous sommes.

Père Jean-Marie

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26 juillet 2015 7 26 /07 /juillet /2015 18:17
Dimanche 26 juillet 2015 - 17ème dimanche TO.B

Combien sommes-nous ce matin ? On pourra trouver que nous ne sommes pas très nombreux, et on cherchera des raisons (les vacances, les absences...). Nous avons l'habitude de nous compter, pour nous réjouir quand nous sommes nombreux, pour nous lamenter quand nous ne sommes pas assez... Dans l'évangile aussi, on compte : « Le salaire de 200 journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain », remarque Philippe, qui a l’œil et a sûrement compté les cinq mille hommes devant lui d'un seul regard. Il fait écho au serviteur d'Elisée, en son temps : « Comment donner cela à 100 personnes », demandait-il à son maître. Philippe et le serviteur, et nous aussi souvent, fonctionnant en additionnant des individus. Comment « chacun » aura-t-il à manger ?

Alors, combien sommes-nous ce matin ?

Nous sommes UN. Un peuple. Un Corps. Un Esprit. Un signe. Une communauté, charnelle, vivante. Une Église. C'est l'autre logique, que Paul nous propose. Non pas une logique de somme d'individus et de comptabilité, mais une logique d'unité et de communion. Perte de l'individu ? Faut-il se résoudre à disparaître dans un grand tout ? Le collectif aurait-il plus d'importance que le personnel, à l'heure de la recherche de bien être et de chacun pour soi ?

Sauf que cette unité, n'est pas la perte de l'identité des individus. Mais elle dit des liens de charité fraternelle et de solidarité. Elle dit que chacun ne roule pas pour sa chapelle, sa paroisse, son mouvement, son groupe, mais que tous sont au service de tous, sous la Parole de l’Évangile. Ne serait-ce pas d'ailleurs la seule logique qui permette à la nourriture d'être partagée infiniment sans jamais qu'il n'en manque à qui que ce soit ?

C'est une logique qui appelle à abattre les cloisons que nous savons soigneusement – et parfois inconsciemment – montées les uns entre les autres. Et à vivre, alors, de l'amour fraternel. « Frères, je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix », invitait saint Paul. Tout ça. Non pas à entendre comme on entend trop souvent des textes à la messe, comme un bruit de fond, non pas comme une leçon de morale, mais comme une invitation faite à chacun, au plus profond de la façon avec laquelle nous sommes en relations entre nous. Comme une invitation à une conversion réelle, qui vient nous déranger dans nos habitudes solides. Entendons cette invitation concrètement : « Frères, ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix »... entre les quartiers de Sillac, Frégeneuil, Basseau et La Grande Garenne, entre Ma Campagne et Puymoyen, entre nos deux paroisses, entre nos paroisses et les paroisses du plateau d'Angoulême, entre nos sensibilités d’Église, ceux qui prient le chapelet et ceux qui ne veulent pas, ceux qui sont fortement investis et ceux qui ne le sont pas... « Gardez l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix » ! Pas simple, si on prend les choses au sérieux ! Et pourtant... pouvons-nous décemment renoncer à cette logique sans nous faire du mal ? Pouvons-nous réellement continuer à nous additionner les uns les autres et compter nos forces en les comparant et en espérant ne pas être le plus faible ? Quel est le signe que nous recevons d'être de Dieu, et que nous voulons devenir par lui, notamment dans l'eucharistie ?

Car bien sûr, ce récit de la multiplication des pains est figure de l'eucharistie. Mais la figure de l'eucharistie n'est pas uniquement le pain devenu Corps, c'est aussi nous, Église, communauté chrétienne, Corps organique, organisé et vivant de l'unique Esprit, devenu pain pour le monde! Comment ne pas entendre dans la Parole de ce jour l'appel à devenir signe du Dieu Trinitaire par l'unité entre nous, reçue du Christ et de l'Esprit ? C'est-à-dire signe d'un Dieu de communion, d'unité des différences, de circulation d'amour entre les trois personnes divines ouvertes à tout l'Homme ? Y a-t-il autre logique réellement divine que nous aurions à développer et à déployer ? Quel signe serons-nous aux yeux du monde si nous ne vivons pas profondément avec la joie de travailler à l'unité entre nous et entre tous ?

Jésus ne compte pas. Il n'additionne pas. Il voit une foule, grande, Une. Unie par sa faim de pain. Unie par sa faim de présence du Christ. Unie par sa faim de Parole de Dieu. Et il lui donne l'unique pain, le seul pain qui donne la vie. Et chacun en reçoit à la hauteur de ce qu'il a besoin pour vivre. Et il en reste pour partager à tant d'autres... infiniment.

A nous de vivre dans cette unité. Entre nous et avec tous ceux que nous rencontrons, ou avec qui nous avons à travailler, à collaborer, à prier... C'est pour vivre cette communion que nous la recevons du Christ Lui-même en son Corps partagé.

Que cette eucharistie, en sa Parole et en son pain, vienne transformer et convertir en nous ce qu'il reste encore de dimension « comptable », pour nous faire vivre de l'éternelle communion divine.

Amen.

P. Benoît Lecomte

_____________________

Deuxième livre des Rois 4,42-44.
En ces jours-là, un homme vint de Baal-Shalisha et, prenant sur la récolte nouvelle, il apporta à Élisée, l’homme de Dieu, vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac. Élisée dit alors : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent. »
Son serviteur répondit : « Comment donner cela à cent personnes ? » Élisée reprit : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera, et il en restera. »
Alors, il le leur donna, ils mangèrent, et il en resta, selon la parole du Seigneur.



Psaume 145(144),10-11.15-16.17-18.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

Les yeux sur toi, tous, ils espèrent :
tu leur donnes la nourriture au temps voulu ;
tu ouvres ta main :
tu rassasies avec bonté tout ce qui vit.

Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu'il fait.
Il est proche de ceux qui l'invoquent,
de tous ceux qui l'invoquent en vérité.




Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4,1-6.
Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte donc à vous conduire d’une manière digne de votre vocation :
ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ;
ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix.
Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit.
Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous.



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,1-15.
En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.
Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades.
Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples.
Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.
Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.
Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »
Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »
Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.
À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.


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16 juillet 2015 4 16 /07 /juillet /2015 14:51

Qu'il est bon d'entendre ces récits de la Parole de Dieu aujourd'hui même où nous célébrons le baptême de Luna, de Thiméo et de Prune ! En ce jour où tous les trois vont être plongés dans l'eau de la Vie pour être engendrés d'une nouvelle identité. En ce jour où l'huile qui va se répandre sur eux va leur conférer une place particulière dans le monde, et une mission aussi étrange et mystérieuse qu'essentielle.

Comme les Douze de l'évangile, mais chacun à sa façon, ils vont devenir « apôtres ». C'est-à-dire choisis par Dieu, appelés par Dieu, et envoyés dans le monde. Ils vont rejoindre le peuple des disciples de Jésus, l'immense foule des baptisés, et prendre leur place dans ce mouvement incessant d'annonce de l'Espérance du Christ, de simplicité et de gratuité des relations, d'accueil de tous et de soins des plus petits. Ils vont être invités à plonger puis à vivre dans la confiance de Jésus-Christ, dont l'amour est infini et plus puissant que tout, plus puissant aussi que le mal qui nous traverse tous.

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, s'exclame Saint Paul, Il nous a choisis, dans le Christ, dans l'amour... En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu : il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire... En lui, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l'Esprit Saint. » Voilà en quelques mots résumé le mystère que Luna, Thiméo et Prune vont vivre, non pas dans quelques instants, mais désormais pour toute leur vie. Et cette nouvelle identité ne pourra les laisser tranquille, comme elle ne peut nous laisser tranquille si nous la prenons au sérieux. Cette nouvelle identité, celle de disciple de Jésus-Christ, nous envoie au milieu de notre monde pour annoncer et témoigner. Non pas que nous serions meilleurs que les autres. Ceci est d'une bêtise crasse, nous le savons bien. Mais, tels que nous sommes, et jusque dans nos limites, nos fragilités et nos manques d'amour, nous faisons l'expérience de l'Amour et de la miséricorde de Dieu en acte. C'est-à-dire du relèvement de nos vies quand elles semblent à terre. De la joie profonde quand elles sont grises. De l'espérance en l'avenir quand l'horizon semble bouché. De l'amour infini quand l'abandon semble avoir gagné. Et cela, nous ne pouvons et ne devons le garder pour nous. Nos contemporains attendent, d'une façon ou d'une autre, ces paroles et ces gestes d'Evangile. C'est pour cela que, baptisés, nous ne sommes pas retirés du monde, ou à part du monde, ou protégés du monde, mais insérés complètement dans le monde, partageant tout de notre humanité. Les mains nues. Sans rien pour la route. « Seulement un bâton, pas de pain, pas de sac, pas de pièce de monnaie, pas de tunique de rechange. » Avec pour seule arme la confiance, pour seule défense l'infini respect. Jusqu'à « secouer la poussière de nos pieds » devant ceux qui ne veulent pas recevoir ce témoignage, pour qu'en rien ils ne puissent être dérangés.

La Parole que nous recevons de Dieu ce matin, et l'événement du baptême que nous célébrons, nous redisent avec force notre mission d’Église. D'une Église qui ne s'enferme pas dans des murs de sacristie et des morales toutes faites, mais qui part sur les routes d'humanité, partager l'humble quotidien de chacun, et redire la fabuleuse densité et la valeur incroyable de nos vies. D'une Église qui est, à l'image de son Seigneur, prêtre, prophète et roi. Prêtre pour porter tout de l'humanité dans les bras du Père, et pour rendre Dieu présent au milieu des hommes. Prophète pour rappeler la Parole de Vie, celle que le psalmiste chantait : « Que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple et ses fidèles... Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent, la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. » Roi, en donnant sa vie pour son prochain, en se faisant serviteur de tous. Prêtre, prophète et roi, c'est l'onction que nous avons reçue et que Luna, Thiméo et Prune vont recevoir, participant ainsi à toute la vie de l’Église.

Par le baptême, nous acceptons que Dieu nous choisisse. Et le baptême nous engage à transformer le monde. « Ils partirent, dit-on des Douze, et proclamèrent qu'il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient. » Ne prenons pas au pied de la lettre ces récits, mais comprenons que ceux qui acceptent d'être choisis et envoyés par Dieu apportent à ceux qu'ils croisent : la paix, la simplicité, l'amitié, la joie, celles qui réconfortent, soulagent, prennent soin, rassurent, redonnent vie et sourire.

La voilà, votre mission, Luna, Thiméo et Prune. Devenir, entourés de vos familles, accompagnés par vos parrains et marraines, et habités par le souffle et l'audace de l'Esprit de Dieu, des témoins de la présence indéfectible de Dieu à nos côtés. Une mission engageante, parfois rude lorsqu'elle oblige à lever la voix contre les injustices et les systèmes qui écrasent l'Homme. Mais une mission belle, profonde, porteuse de tant d'avenir pour tous les hommes et les femmes de notre temps !

Prenez votre place parmi nous, parmi ce peuple de tous horizons qui vous attend pour continuer sa route et passer de maison en maison y vivre l'hospitalité et l'amitié du Christ.

Amen.

P. Benoît Lecomte

______________________________

Livre d'Amos 7,12-15.
En ces jours-là, Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos : « Toi, le voyant, va-t’en d’ici, fuis au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète.
Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume. »
Amos répondit à Amazias : « Je n’étais pas prophète ni fils de prophète ; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores.
Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : “Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.”



Psaume 85(84),9ab-10.11-12.13-14.
J'écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s'embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.




Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 1,3-14.
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ.
Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour.
Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté,
à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé.
En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. C’est la richesse de la grâce
que Dieu a fait déborder jusqu’à nous en toute sagesse et intelligence.
Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l’avait prévu dans le Christ :
pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre.
En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé : il a voulu
que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d’avance espéré dans le Christ.
En lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l’Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. Et l’Esprit promis par Dieu
est une première avance sur notre héritage, en vue de la rédemption que nous obtiendrons, à la louange de sa gloire.



Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,7-13.
En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ.
Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

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5 juillet 2015 7 05 /07 /juillet /2015 17:59

«Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa parenté, sa maison. » Cette courte phrase de l'évangile, la source du dicton « Nul n'est prophète en son pays », m'a arrêté. La situation de Jésus montre clairement qu'il lui est difficile d'agir réellement dans le village où il est connu pour être le charpentier. Il devra partir, quitter le pays et les gens qui l'ont vu grandir, pour que sa présence puisse être acceptée autrement.

Il en va parfois pour nous aussi. Mais la plupart du temps, nous n'avons pas le loisir de partir de là où on est pour que notre parole soit davantage entendue et reçue. Le baptême fait de nous des prophètes, et il nous faut l'être là où nous sommes, sans possibilité d'aller ailleurs. La mission serait-elle donc impossible, au point que même Jésus y renonce ?

Cette petite page d'évangile nous invite à revisiter le prophétisme auquel nous sommes appelés. Qu'est-ce qu'être prophète aujourd'hui ? J'ai l'habitude de dire aux couples qui viennent pour parler du baptême de leur enfant, que la fonction prophétique est peut-être la plus urgente à retrouver aujourd'hui. Parce que c'est elle qui donne du sens aux autres fonctions, royale – le service des hommes, et sacerdotale – le lien avec Dieu. Notre monde manque de prophètes, alors que l'Esprit a fait de nous des prophètes !

Un prophète n'est pas une espèce de voyant qui annoncerait l'avenir, comme certains me le racontaient lorsque j'étais enfant. Cette compréhension du prophétisme s'inspire du prophétisme de l'Ancien Testament, et le réduit. Les grands et les petits prophètes ont bien sûr annoncé la venue du Messie, mais cette annonce s'inscrivait dans une Parole plus large, plus belle, plus profonde. Il revient aux prophètes, ceux de jadis et ceux d'aujourd'hui, de rappeler à notre monde l'actualité, la folie et la Sagesse de la Parole de Dieu, et les transformations que cette Parole opère et nous invite à opérer.

Être prophète, ou le devenir, c'est, à mon sens, prendre une place particulière dans notre monde, dans notre présent, aujourd'hui. C'est rappeler par la parole et par la vie la grandeur de l'homme et sa dignité inaliénable. C'est mettre au second plan toute autre considération, quelles soient économiques, financières, politiques, religieuses... C'est sûrement aller à contre-courant des discours habituels. « Fils d’homme, je t’envoie vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. Jusqu’à ce jour, eux et leurs pères se sont soulevés contre moi. Les fils ont le visage dur, et le cœur obstiné ; c’est à eux que je t’envoie », disait le Seigneur à Ezékiel, annonçant la complexité de la mission.

Comment être prophète aujourd'hui, non pas dans un autre pays, mais là où nous sommes ? Comment l’Église – et l’Église, c'est nous ! - ne pourrait-elle pas avoir une parole prophétique à vivre dans notre quotidien ? L'encyclique du pape François d'il y a 15 jours, sur les questions sociales et environnementales, a été perçue et reçue, me semble-t-il, tant par les catholiques que par les non-catholiques, comme un texte prophétique.

Et ici ? Cette semaine, dans nos quartiers, un enfant a été tué en voiture à La Grande Garenne, et une femme désespérée s'est suicidée au revolver à Ma Campagne. Ces deux drames ont fait la une de la presse locale... Peut-être nous invitent-ils à être davantage proche les uns des autres, à vivre un prophétisme en actes, un prophétisme physique, un prophétisme de contact, d'écoute, d'accueil. C'est-à-dire à vivre concrètement la Parole de Dieu lorsqu'elle se fait chair. Lorsqu'elle prend ses racines et ses forces dans la vie du Père, et qu'elle a la tendresse et l'audace de l'Esprit du Fils. Vivre concrètement la Parole de Dieu, non pas comme une série de dogmes, ni une suite de rites, ni encore une obéissance à une morale incomprise de l'intérieur, mais comme une poignée de main, une parole de confiance, un geste d'amitié, un moment de gratuité... « Toute vie a du prix ! »... ce que Jésus voulait vivre dans son lieu d'origine, et qu'il n'a pas pu à cause de la fermeture des gens. Et après tout, il n'est sûrement pas si facile de vivre ce prophétisme dans nos rues, nos lotissements, nos cités, nos bureaux... nos communautés chrétiennes ! Peur de se faire repérer, de passer pour un naïf, d'être pris à parti, de déranger... nos excuses peuvent être nombreuses pour éviter de nous engager trop loin.

Il en va pourtant de la joie de l'humanité. Si personne ne rappelle cette Parole divine en la faisant vivre, comment témoigner de la joie de l’Évangile, de la joie de l'Espérance du Christ, de la joie de la grandeur de l'homme ? Les paroles de l'apôtre Paul nous réveillent, nous qui nous trouvons plein de faiblesses et parfois peu audacieux : « C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort », dit-il avec la fougue qu'on lui connaît. Accepter sa faiblesse, pour que la force du Christ se déploie pleinement à travers nous, sans que nous fassions écran à cette Présence Infinie. Où comment faire de nos vies (mais c'est plus facile à dire qu'à faire!) des vies prophétiques annonciatrices et révélatrices d'un autre monde possible et de la richesse de notre humanité commune.

Nous ne partirons pas d'ici. C'est ici et maintenant que nous avons à devenir prophètes. Mais aussi difficile que soit cette mission, regarder le but et l'enjeu nous rend la joie et la force de la vivre vraiment. En comptant, toujours, sur celui qui est le seul et véritable prophète, parce qu'il est lui-même la Parole de Dieu faite chair, Jésus.

Amen.

P. Benoît Lecomte

_________________________________________

Livre d'Ézéchiel 2,2-5.
En ces jours-là, l’esprit vint en moi et me fit tenir debout. J’écoutai celui qui me parlait.
Il me dit : « Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. Jusqu’à ce jour, eux et leurs pères se sont soulevés contre moi.
Les fils ont le visage dur, et le cœur obstiné ; c’est à eux que je t’envoie. Tu leur diras : “Ainsi parle le Seigneur Dieu...”
Alors, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas – c’est une engeance de rebelles ! – ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux.



Psaume 123(122),1b-2ab.2cdef.3-4.
Vers toi j'ai les yeux levés,
vers toi qui es au ciel.
Comme les yeux de l'esclave
vers la main de son maître.

Comme les yeux de la servante
vers la main de sa maîtresse,
nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu,
attendent sa pitié.

Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous :
notre âme est rassasiée de mépris.
C'en est trop, nous sommes rassasiés
du rire des satisfaits,
du mépris des orgueilleux !





Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,7-10.
Frères, les révélations que j’ai reçues sont tellement extraordinaires que, pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime.
Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi.
Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » C’est donc très volontiers que je mettrai plutôt ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure.
C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.



Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,1-6.
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent.
Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet.
Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. »
Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains.
Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.


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23 juin 2015 2 23 /06 /juin /2015 13:56
Dimanche 21 juin 2015 - 12ème dimanche TO B

Jésus nous dit aujourd’hui : « Passons sur l’autre rive »

Aller en Argentine, c’était aussi passer sur l’autre rive.

Prendre le micro aujourd’hui, c’est aussi passer sur l’autre rive. . .

Mais je voulais remercier la paroisse et chacun et chacune de vous pour votre soutien et accompagnement dans la prière durant ce chapitre général.

C’était une première, une première fois hors de France,

Une première fois que des laïcs participaient durant une semaine au chapitre.
La barque congrégation est fragile, tout comme la barque Eglise. Nous sentons nos pauvretés. Le fait de se retrouver de 7 pays différents, 22 soeurs, 14 laïcs, nous avons expérimentés la force de l’internationalité, de l’interculturel.

La lecture des rapports de chaque délégation sur ce qui s’est vécu durant les 5 dernières années, la fraternité, la joie vécue ensemble ont fait taire nos inquiétudes, nos craintes. Ça rejoint la Parole d’aujourd’hui : « Pourquoi êtes-vous donc si craintifs ? »

Vivre des temps forts comme cela, on ne peut pas les garder pour soi. Ça interroge notre foi.

Jésus dit : « N’avez-vous pas encore la foi ? »

C’est vrai que lorsqu’on voyait le dynamisme des laïcs, leur façon d’entendre les cris de tous les hommes d’aujourd’hui, la manière de revoir leurs convictions et de s’engager, tout cela est porteur d’avenir ;

  • Je pense à Lupita, équatorienne qui voit les gens qui attendent un rendez-vous à l’hopital toute la journée. Elle va à leur rencontre et ouvre sa cuisine pour qu’ils prennent un repas chaud. Elle a sensibilisé d’autres personnes pour lui aider.

  • Tequi qui va à la rencontre des enfants de la rue. Tous les W. E , avec l’accord de son mari, elle les prends chez elle, fait la catéchèse et les fait danser, certains dorment chez elle une nuit.

  • Céline qui rencontre Marie Christine et l’invite à un W.E cet été pour aller dans des villages de Haute Loire et mieux découvrir l’intuition première de notre fondatrice…

Ensemble, sœurs et laïcs, nous avons redécouvert le charisme de la congrégation : « L’éveil et l’approfondissement de la foi »

Un charisme, c’est un don fait à la congrégation, à l’Eglise pour le monde. Les sœurs n’en sont pas les propriétaires. Des laïcs sont porteurs de ce charisme.
C’est un appel à chacun, chacune de nous à renouveler notre engagement baptismal, à tracer des chemins de vie.

E n regardant Jésus et ses disciples dans l’évangile, ils parlent, en parlant ils cheminent ensemble.

Aujourd’hui sur les lieux où nous vivons, il est important de se parler, se rencontrer.

La rencontre est peut être un signe des temps.
Tout est dans la rencontre. Chaque rencontre nous rend attentif à la réalité.

Comme Jésus, n’ayons pas peur de sortir, aller vers les gens, aller à la rencontre, créer des liens, vivre « avec », partager leurs joies, leurs soucis…alors quelque chose peut changer en nous d’abord et dans la société.

Sr Monique

_______________________________

Livre de Job 38,1.8-11.
Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit :
Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ;
quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ;
quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ?
Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !”



Psaume 107(106),21a.22a.24.25-26a.27b.28-29.30-31.
Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
qu'ils offrent des sacrifices d'action de grâce,
ont vu les œuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.

Il parle, et provoque la tempête,
un vent qui soulève les vagues :
portés jusqu'au ciel, retombant aux abîmes,
leur sagesse était engloutie.

Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.

Ils se réjouissent de les voir s'apaiser,
d'être conduits au port qu'ils désiraient.
Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes.




Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,14-17.
Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort.
Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux.
Désormais nous ne regardons plus personne d’une manière simplement humaine : si nous avons connu le Christ de cette manière, maintenant nous ne le connaissons plus ainsi.
Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.



Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4,35-41.
Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule. Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? »
Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »


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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 12:39
Dimanche 14 juin 2015 - 11ème dimanche – TO B

Difficile de parler du règne de Dieu. Je ne vous mettrais pas au défi d'en donner l'un après l'autre une définition, ce ne serait pas sympa de ma part. Et on comprend Jésus, qui utilise des paraboles pour nous faire entrer dans cette réalité.

Jésus utilise des paraboles agricoles. Le problème c'est que je n'ai pas du tout la main verte, n'y connait rien ou pas grand chose en plantes, et n'ai pas grande connaissance des graines de moutarde et des arbres que cela donne.

A défaut de moutarde, je vous propose de parler de ciboulette et de persil.

Parce que, peut-être l'avez-vous remarqué, j'ai tenté de semer quelques plantes aromatiques dans un bac à ma fenêtre. Les premiers jours, il y a eu une chaleur et un soleil tels que tout a commencé à griller. Alors j'ai fortement arrosé, et de crainte, j'ai tout rentré à l'intérieur.

Là, j'ai arrosé consciencieusement et fréquemment, les plantes étant à la lumière. Mais rien n'y faisait, elles flétrissaient. Au bout de quelques semaines, je les ai remise sur le bord de la fenêtre, en plein air, au soleil et à la pluie, ne m'en occupant quasiment plus. Étonnamment, les plantes se sont mises à reverdir, à se redresser, à faire des pousses... L'évangile se vérifiait : « nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » La leçon était simple : il ne m'apportait rien de vouloir trop m'inquiéter de ces plantes et de vouloir m'en occuper assidument, la création était ainsi faite qu'elles savaient vivre sans moi !

Invitation à la dé-maitrise, peut-être, à la confiance, sûrement. A la confiance en la présence de Dieu, qui agit alors même que nous ne l'imaginons plus, que nous en désespérons parfois, que nous ne voyons rien venir. Étonnant Royaume qui se laisse deviner dans un clair-obscure, et ne se laisse jamais voir dans l'évidence des manifestations. Étonnant Royaume qu'il nous faut apprendre à dessiner en habituant nos yeux et nos cœurs à sa réalité.

Et cela n'est pas uniquement vrai pour le persil, la ciboulette et la moutarde. Cela est même vrai d'abord dans l'ordinaire de nos relations. En couple, en famille, en Église, entre collègues ou en associations. La fête que nous avons voulu vivre hier dans ce quartier fait partie de cette réalité du Royaume, j'en suis sûr. Malgré la pluie qui est venue arrêter les élans et écourter la fête, il s'est passé des choses : des rencontres, des sourires, des attentions, des inquiétudes pour tel ou tel, des échanges qui n'auraient pas eu lieu autrement, des moments de confiance partagée... 1000 petites choses qui construisent, sans de grandes évidences ou manifestations, sans bruit, le Règne de Dieu. Ces moments nous transforment, transforment nos relations... imperceptiblement. Seul un cœur paisible, un regard bienveillant peut le voir : mais nous pouvons tous le voir.

Je prend l'exemple tout frais de la fête d'hier, mais chacun peut faire cet exercice pour ses cercles de relations. Nous vivons tous une infinité de petites choses dont les journaux ne parlent pas, mais qui dessinent petit à petit, à coups de traits apparemment sans importance, un mouvement gigantesque à l'échelle de toute l'humanité. « Ces valeurs de dignité, de communion fraternelle et de liberté, tous ces fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père « un Royaume éternel et universel : royaume de vérité et de vie, royaume de sainteté et de grâce, royaume de justice, d'amour et de paix ». Mystérieusement, le Royaume est déjà présent sur cette terre ; il atteindra sa perfection quand le Seigneur viendra », disait le Concile Vatican II (GS 39,3).

La parabole de l'évangile ne nous pousse pourtant pas à la fainéantise, tout se faisant sans notre effort. Au contraire, elle nous encourage à semer autant de graines que nous le pouvons, autant de signes, aussi petits soient-ils, de justice et de paix, de fraternité et d'attention. Autant de semences même toutes petites, qui sont capables de grandir et de porter du fruit, jusqu'à faire de grands arbres au milieu desquels on peut s'abriter. Sans ces multiples graines, sans nos multiples actions, qu'est-ce qui pourrait grandir ? Comment le Royaume se construirait-il ?

Ces paraboles nous invitent ainsi tout autant à l'action et à la confiance. Elles nous encouragent à ne pas baisser les bras et à construire jour après jour, par delà les difficultés que nous rencontrons ou l'absence de résultat que nous constatons, ce Royaume de paix que nous souhaitons tous. Et dans le même temps, elles nous rappellent que tout ne dépend pas de nous, mais que Dieu lui-même apporte sa propre action, qu'il nous faut savoir discerner, repérer, et dont nous pouvons nous réjouir, puisque c'est lui qui mène à son achèvement toute la Création.

Difficile, vraiment, de parler du Règne de Dieu. La Parole de Jésus nous rappelle notre collaboration avec Dieu, celle qu'il a voulu dès le récit de la Genèse et dont nous ne pouvons nous soustraire pour vivre une véritable Alliance avec Lui. La confiance est réciproque, l'Alliance est étonnante : nous avons besoin de Lui et il a besoin de nous... Dieu se fait lui-même l'infiniment petit, jusqu'à devenir l'un de nous, un parmi des milliards d'autres. Mais de cet un vient le salut pour tous, et en cet un infiniment petit, toute l'humanité vient s'abriter pour découvrir le règne de Dieu. Cet un fragile parmi des milliards continue sa mission : aujourd'hui il devient encore petite hostie, pour que son règne, par nous, prenne la mesure de toute l'humanité, et que l'achèvement de son Royaume soit total. Folie de Dieu, confiance réciproque, le Règne est là, aujourd'hui, entre nos mains et par sa présence au milieu de nous.

Amen.

P. Benoît Lecomte

________________________________

Livre d'Ézéchiel 17,22-24.
Ainsi parle le Seigneur Dieu : « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige ; au sommet de sa ramure, j’en cueillerai une toute jeune, et je la planterai moi-même sur une montagne très élevée.
Sur la haute montagne d’Israël je la planterai. Elle portera des rameaux, et produira du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique. En dessous d’elle habiteront tous les passereaux et toutes sortes d’oiseaux, à l’ombre de ses branches ils habiteront.
Alors tous les arbres des champs sauront que Je suis le Seigneur : je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé, je fais sécher l’arbre vert et reverdir l’arbre sec. Je suis le Seigneur, j’ai parlé, et je le ferai. »



Psaume 92(91),2-3.13-14.15-16.
Qu'il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d'annoncer dès le matin ton amour,
ta fidélité, au long des nuits.

Le juste grandira comme un palmier,
il poussera comme un cèdre du Liban ;
planté dans les parvis du Seigneur,
il grandira dans la maison de notre Dieu.

Vieillissant, il fructifie encore,
il garde sa sève et sa verdeur
pour annoncer : « Le Seigneur est droit !
Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! »




Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,6-10.
Frères, nous gardons toujours confiance, tout en sachant que nous demeurons loin du Seigneur, tant que nous demeurons dans ce corps ;
en effet, nous cheminons dans la foi, non dans la claire vision.
Oui, nous avons confiance, et nous voudrions plutôt quitter la demeure de ce corps pour demeurer près du Seigneur.
Mais de toute manière, que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’est de plaire au Seigneur.
Car il nous faudra tous apparaître à découvert devant le tribunal du Christ, pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien soit en mal, pendant qu’il était dans son corps.



Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4,26-34.
En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence :
nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 14:43
Samedi 30 mai 2015 - Fête de la Trinité - Messe de retour de pélé des jeunes

Il y en a eu, des grands et des beaux moments, au cours de ce pélé à Sainte Anne ! L'accueil par les musiciens bretons, jusqu'aux danses du soir dans le grand gymnase ; la messe, moment de communion étonnante entre nous tous et les paroissiens de Sainte Anne d'Auray ; la rencontre avec ces témoins aux vies si diverses mais toujours porteur de joie et de simplicité ; la marche en bord de mer, cheveux au vent, évangile à la main, regards portés vers l'horizon ; la soirée de prière et de réconciliation, quand l'amour va jusqu'au pardon ; les jeux, la fête, les chants, la simplicité des relations, l'humble quotidien réduit au strict minimum : une gamelle pour manger, un sol pour dormir. Cette expérience nous a traversés. Elle a marqué notre histoire. Il ne nous en reste pas uniquement des souvenirs et des photos, elle nous a transformé de l'intérieur, mystérieusement. Quelque chose qu'il nous est difficile à raconter à ceux qui ne l'ont pas vécu. Expérience de ne former qu'une seule et même famille, jusque dans l'attention des uns pour les autres, ces autres que nous n'avons pas choisis, et qui sont devenus des frères et des sœurs. « Tu es de ma famille », entendions-nous. Pas comme un slogan, pas comme une devise, mais comme un appel, une invitation. Venue des autres, et venue de Dieu lui-même. C'est lui qui nous réunissait. Comme un Père commun à tous réunissait tous ses enfants pour une grande fête de famille. Au centre de la fête, le Christ, Jésus. Celui que Sainte Anne, sa grand-mère maternelle, nous indiquait. Comme un grand frère. Et nous marchions, et nous chantions, et nous prions, au souffle du même Esprit. « Frères, tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu, disait saint Paul. Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils. C'est donc l'Esprit Saint lui même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » Cette affirmation de l'apôtre n'est pas un cours de caté théorique. Nous avons fait l'expérience d'être tous des enfants de Dieu et de nous reconnaître comme tels. Nous l'avons vécu, pour de vrai ! Expérience de vivre en Dieu, rassemblés par le Père, autour de Jésus-Christ, vivants de l'Esprit Saint. Père, Fils, Esprit : il ne s'agit pas d'une formule magique ou d'une formule toute faite. Ces mots désignent plus que ce que nous pouvons en comprendre. Ils nous disent tout l'amour qu'il y a en Dieu, et tout l'amour auquel nous sommes invités. Ils nous disent tout l'amour qui vient nous envelopper si nous nous laissons faire. « Interroge donc les temps anciens qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre : d’un bout du monde à l’autre, est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, a-t-on jamais connu rien de pareil ? », demandait Moïse à son peuple.

Mais le sommet vécu ces trois jours en Bretagne, pour exceptionnel qu'il soit, ne fait finalement que révéler ce que nous sommes invités à vivre chaque jour. Revenus du pélé, redescendus de la montagne, la vie ordinaire a repris. Et c'est dans cette vie ordinaire que Dieu nous appelle à continuer à vivre de son Esprit, à devenir toujours des hommes, des femmes, des jeunes vivants de la vie simple et joyeuse de l'amour. Jusque dans les jours où ce n'est pas facile. Jusque dans les jours où plus rien n'est sûr. Car cette vie avec Dieu, cette vie en Dieu n'est pas évidente. Pas plus que n'est évidente la vision de Jésus ressuscité, par les disciples: « Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. » Eux ont des doutes alors qu'ils voient Jésus ! Et nous alors ? Comment n'en n'aurions nous pas ?

Mais la dernière Parole de Jésus vient nous rassurer : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. » Celui qui est là depuis le commencement, celui qui a voulu tout connaître de notre vie humaine, celui qui a vaincu la haine, la violence et la mort, celui-là ne nous lâche pas. Il est là, fidèle, comme un ami, un confident, un compagnon sur qui on peut compter tous les jours de notre vie.

C'est de tout cela que nous voulons témoigner. Je vais vous avouer quelque chose, je n'aime pas ces dernières paroles de Jésus qui demande : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » D'une part, je ne crois pas qu'il ait pu dire ça comme ça. Ce sont les premiers chrétiens qui ont appris à désigner Dieu de cette façon, « Père, Fils et Esprit », en regardant Jésus parler avec son Père et aimer chacun. Et d'autre part, nous entendons trop facilement le « baptême » dont on parle comme le baptême que nous vivons aujourd'hui, ce rite liturgique, ce sacrement. Jésus n'a jamais baptisé. Mais dans la langue de l'évangéliste, « baptême » veut dire « plongeon ». Alors Jésus a pu dire, oui : « Allez partagez à d'autres le bonheur que vous pouvez recevoir en vivant en Dieu. Proposez-leurs, s'ils le souhaitent, de mettre eux aussi toute leur confiance dans l'amour tout-puissant. Car c'est un bonheur qui ne passe pas. C'est un bonheur profond, au contraire de tous les bonheurs artificiels qu'on te propose à longueur de journée. C'est un bonheur qui te prend aux entrailles et qui peut envahir toute ta vie. » Ca oui, Jésus a pu le dire (à quelques mots près). Et c'est bien de ce témoignage que nous sommes porteurs. Ce témoignage qui dit que vivre dans l'amour du Père, dans l'amour du Fils, et dans l'Esprit d'amour, est un chemin de paix qui vient transformer nos vies et transformer le monde.

Que l'Esprit de Dieu nous conduise, pour faire de nous tous, toujours, une seule et même famille. Dans la reconnaissance d'être liés les uns aux autres, dans la joie de nous retrouver ensemble... et dans l'espérance que la paix s'étende à toute l'humanité, pour ne faire plus qu'une seule communion dans les différences, à l'image de l'unité de Dieu Père, Fils et Esprit.

Amen.

P. Benoît Lecomte

_________________________________________

Livre du Deutéronome 4,32-34.39-40.
Moïse disait au peuple : Interroge donc les temps anciens qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre : d’un bout du monde à l’autre, est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, a-t-on jamais connu rien de pareil ?
Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu parlant du milieu du feu, et qui soit resté en vie ?
Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, à main forte et à bras étendu, et par des exploits terrifiants – comme tu as vu le Seigneur ton Dieu le faire pour toi en Égypte ?
Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur : c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre.
Tu garderas les décrets et les commandements du Seigneur que je te donne aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu, tous les jours.



Psaume 33(32),4-5.6.9.18-19.20.22.
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l'univers, par le souffle de sa bouche.
Il parla, et ce qu'il dit exista ;
il commanda, et ce qu'il dit survint.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !




Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,14-17.
Frères, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.



Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28,16-20.
En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 18:49
Dimanche 24 mai 2015 - Solennité de la Pentecôte - B

Rappelle-toi ! Il y a près de 100 jours, nous nous sommes promenés dans ce quartier de Basseau et la Grande Garenne. Nous l'avons redécouvert, puis, après avoir entendu Jésus sur la montagne nous inviter à entrer dans un bonheur nouveau, et avoir reçu la marque des cendres sur nos fronts, à Ma Campagne, nous nous sommes exercés à voir notre entourage proche avec le regard de Dieu. Premier jour d'un temps de conversion, d'ouverture, d'élargissement des horizons, de décentrement. Ce temps a duré 40 jours. Temps du carême. Et puis il y a eu cette grande semaine, la semaine sainte. Nous avons encore suivi Jésus, nous rassemblant chaque jour. Nous avons pris avec lui son dernier repas, et avons reçu ces paroles mystérieuses associant le pain et le vin à sa présence pour toujours, en même temps que son attitude de serviteur. Nous l'avons accompagné au Mont des Oliviers puis au Golgotha, regardant impuissants cet homme et cet ami donner sa vie sans aucun signe de violence, s'abandonnant aux hommes et à son Père. Nous l'avons pleuré, dans le silence de sa mort.

Rappelle-toi encore : c'était il y a 50 jours, dans cette église. C'était la nuit dehors, et nous avons allumé le feu. Et notre assemblée était belle, lumineuse des cierges qui éclairaient nos visages, fraîche de l'eau qui coulait sur le corps de Damien, joyeuse des enfants qui communiaient pour la première fois, et surtout dans l'Alléluia magnifique qui s'élevait à l'annonce de l'inouïe : la résurrection de Jésus ! Nos cœurs ont été bouleversés cette nuit-là, et nous avons compris, sûrement sans mots mais du fond de nos tripes, que quelque chose de définitif et d'infiniment nouveau s'était passé !

Suite à cet événement, nous avons repris nos vies... Peut-être pas tout à fait comme avant. Le temps du carême était bien terminé, mais ce qui s'était passé cette nuit là n'était pas qu'une belle fête : cela nous travaillait, même inconsciemment. Plus étrange, l'histoire continuait. Les apôtres, lisait-on, continuaient de rencontrer Jésus ressuscité. De façon étonnante à nos intelligences, mais ils avaient l'air sûrs d'eux : c'était bien lui qu'ils avaient vu crucifié et qui était toujours vivant. Plus vivant qu'avant, même. Difficile de dire comment, mais sa présence était bien là, souvent inattendue mais bien réelle.

Toute cette histoire aurait du s'arrêter il y a 10 jours. C'était l'Ascension, Jésus apparaissait pour la dernière fois, il s'élevait au Ciel. La vie pouvait vraiment reprendre comme avant. Et nous sommes comme ces apôtres de l'évangile, nous avons cru que cela pourrait se passer ainsi.

Mais c'était sans compter sur la venue de l'Esprit Saint. L'Esprit de Dieu. Cette force de vie plus forte que tout, plus forte que la mort, qui avait déjà ressuscité Jésus et qui vient aujourd'hui visiter les apôtres et nous-mêmes. Cette force qui nous fait sortir de nous-mêmes, de nos enfermements, de nos peurs, de nos craintes, mais aussi de nos frontières, de nos barrières, de nos schémas, de nos catégories, de nos étiquettes... Cette force qui vient travailler en nous, conduire chacun avec un infini respect, et nous mener vers l'unité parfaite. L'Esprit Saint ! L'Esprit de Dieu ! Celui qui nous unit de toutes les nations, comme nous l'entendons ce matin !

En refaisant cet itinéraire, tu te rends compte avec moi d'une réalité étonnante : tu es, nous sommes de ces disciples qui ont tout suivi et tout vécu, chacun à sa façon ! Cette histoire n'est pas une lointaine histoire comme celle des princes et des princesses, elle est notre histoire, celle que nous vivons ensemble, et chacun dans le secret avec Dieu, dans l'amitié de Jésus. Et l'Esprit Saint ce matin nous envoie. Il ne veut pas que nous restions entre nous, à nous regarder le nombril, à nous compter, à compter nos sous, nos forces, et à pleurnicher. L'Esprit vient nous dire : part ! Lève-toi ! Va !

Va là où le Souffle t'emmènera, et sois confiant dans la présence de Jésus avec toi !

Va faire la fête : dès vendredi, avec la fête des voisins, et puis bientôt avec les confirmands à Ma Campagne, le week-end où il y a aura la fête dans les quartiers de Basseau et La Grande Garenne, et le samedi suivant pour vivre la fête de la solidarité à Ma Campagne, et tous les jours suivants, et dans tous les quartiers, et dans toutes les villes, jusqu'à Puymoyen à la fin juin, et encore au-delà ! Profite de ces moments de détente et de rencontre pour créer des liens, prendre des nouvelles, rire avec ceux qui sont joyeux, réconforter ceux qui pleurent ou qui ont peur. Va auprès des malades et de ceux qui souffrent, juste pour leur tenir la main, et leur dire qu'ils ne sont pas seuls. Va auprès de ceux qui ne se croient capables de rien, qui ne s'aiment plus, qui sont pris dans la culpabilité : va leur dire que Jésus est mort pour eux, par amour, et qu'il est ressuscité pour eux, parce qu'il les aime. Et qu'il est là, comme un ami, en qui ils peuvent mettre toute leur confiance. Va leur dire que son amour est tel qu'il les délivre et les sauve. Parce que sa puissance est telle que le mal a été vaincu, et qu'il peut donc nous tenir là main vraiment, où que nous en soyons de nos joies et de nos épreuves. « Vous aussi, allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement », nous dit Jésus. Ne reste pas sourd à son invitation ! Sois témoin, soyons ensemble témoins de sa Bonne Nouvelle, celle qui peut redonner le sourire, celle qui ouvre au pardon et à la réconciliation, celle qui fait de nous des êtres nouveaux, celle qui nous offre une vie infinie, tellement plus belle et plus grande que ce que nous imaginons !

Ne soyons pas des asthmatiques de l’Évangile, des recroquevillés de l’Église du Christ ! Laissons-nous conduire par l'Esprit de Dieu. Il vient habiter nos cœurs et nos corps, nos visages et nos mains. Il est Dieu, qui passe à travers nous pour se faire connaître et donner l'espérance au monde. Il est l'Esprit de joie, d'une joie que rien n'arrête, pas même les malheurs que chacun peut traverser, parce qu'il est l'Esprit d'une joie parfaite et indestructible.

Ouvrons nos vies, tout de nos vies, à l'Esprit de Dieu. Et que son feu vienne nous embraser, son Souffle vienne nous pousser, son eau vienne nous rafraîchir, sa Présence nous apaiser. Faisons éclater autour de nous, dans l'humble quotidien de nos vies, l'extraordinaire présence de Dieu qui est Tout Amour pour tous !

Amen.

P. Benoît Lecomte

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Livre des Actes des Apôtres 2,1-11.
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours, ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux.
Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel.
Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient.
Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie,
de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage,
Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »



Psaume 104(103),1-2a.24.35c.27-28.29bc.30.
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière !

Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
Tout cela, ta sagesse l'a fait ;
la terre s'emplit de tes biens.
Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Tous, ils comptent sur toi
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.

Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.




Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates 5,16-25.
Frères, je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les convoitises de la chair.
Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair. En effet, il y a là un affrontement qui vous empêche de faire tout ce que vous voudriez.
Mais si vous vous laissez conduire par l’Esprit, vous n’êtes pas soumis à la Loi.
On sait bien à quelles actions mène la chair : inconduite, impureté, débauche,
idolâtrie, sorcellerie, haines, rivalité, jalousie, emportements, intrigues, divisions, sectarisme,
envie, beuveries, orgies et autres choses du même genre. Je vous préviens, comme je l’ai déjà fait : ceux qui commettent de telles actions ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu.
Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité,
douceur et maîtrise de soi. En ces domaines, la Loi n’intervient pas.
Ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses convoitises.
Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit.



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15,26-27.16,12-15.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur.
Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 18:46
Samedi 16 mai 2015 - 7ème dimanche de Pâques – B - Baptême de Justine

Il y a quelques jours, je me promenais dans les rues et je regardais les boites-aux-lettres. Certaines sont anonymes, seuls les habitants et sûrement le facteur sait à qui elles appartiennent. Sur d'autres, on trouve le nom de la famille, parfois avec quelques prénoms. Sur d'autres encore, et c'est elles qui attiraient mon regard, on trouve plusieurs noms de famille, parfois autant que de prénoms. Trace des histoires des uns et des autres, en même temps que signe d'une nouvelle unité entre des personnes venues d'horizons différents. Et me revenaient à la mémoire les rencontres de ces couples qui veulent se marier « pour partager le même nom afin de rendre davantage visible leur union et de ne faire vraiment plus qu'un. » Le nom, perçu comme la note fondamentale d'une unité à recevoir et à construire, un nom aussi important pour ceux qui le portent que pour ceux qui sont autour et qui comprennent, par lui, qu'il y a là une communion toujours en devenir.

Nous voilà dans la prière de Jésus, prière qu'il adresse à son Père, en notre faveur. « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un, comme nous-mêmes... je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m'as donné. » Unis donc, sous le même nom, celui du Père, Nom dont le nom est imprononçable pour les Juifs, inconnu pour les Musulmans, un peu des deux à la fois pour les Chrétiens, sauf à le nommer par sa qualité de relation et d'engendrement : Père. Unis dans le même nom, comme réunis en une même famille. Liés par le même nom reçu d'ailleurs, donné en héritage, nous offrant de participer à une filiation inattendue.

N'est-ce pas cela que nous manifestons au début de chacune de nos prières, quand nous nous rassemblons « au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit » ? N'est-ce pas cet héritage et ce cadeau que va recevoir Justine en étant baptisée, tout à l'heure, « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » ? La prière de Jésus, sa demande intime auprès du Père, son désir profond, est de nous unir tous sous le même nom, celui qu'il a lui même reçu. Projet mystérieux qui ne peut que trouver grâce auprès du Père. Mystère de son amour pour nous, et de sa volonté de ne pas nous quitter ni nous perdre. « Que ton nom soit sanctifier », dira la prière des enfants de Dieu, demande qui, de ce fait, n'invite pas à la sanctification de Dieu, mais de nous tous, qui portons le même nom que Lui.

Dans sa prière, notre frère aîné, Jésus, en appelle au Père pour nous choisir, chacun. Comme il l'a fait aux premiers temps de l’Église pour Matthias, choisi par Dieu parmi les disciples pour remplacer Judas et devenir Apôtre, c'est-à-dire « témoin de la résurrection de Jésus », de la vie de Jésus avec Dieu : « Toi, Seigneur, qui connais les cœurs, désigne celui que tu as choisi » à travers les procédés et l'expression des hommes. Comment n'en irait-il pas ainsi pour chacun de nous ? Nous sommes, nous aussi, choisi de Dieu, aimés de Dieu, porteurs du Nom de Dieu. « Il nous a donné part à son Esprit », dira la lettre de saint Jean. Et cette vie dans l'Esprit fait de nous des témoins d'un événement que nos yeux n'ont peut-être pas vu, mais que nous comprenons de l'intérieur de nous-mêmes. « Nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. » Et ce témoignage ne vient pas de nous. Il vient d'au-delà de nous et du dedans de nous, du plus loin et du plus profond, du plus extérieur et du plus intérieur de nous-mêmes, du Tout-Autre et de l'intime. Dieu nous invite, et nous le devinons bien en vivant là où nous sommes, en discutant et en parlant avec ceux que nous croisons, à être des témoins de sa Bonne Nouvelle, de sa présence, de la puissance de son amour, dans un monde qui pleure parfois, qui désespère souvent, qui crie tant de douleurs et d'injustices, et qui cherche malgré tout un bonheur que rien ne pourrait arrêter.

Point de méthode ou de stage de qualification pour rendre ce témoignage : il nous faut plonger dans le nom divin que nous recevons, comme Justine plongera tout à l'heure dans l'eau de son baptême, et demeurer dans l'Amour dont nous sommes aimés.

L'amour, encore une fois, ce n'est pas un mot doucereux et gentillet. Encore moins un sentiment qui envahirait le cœur en permanence. C'est une exigence, la recherche de la vérité et de la justice, un travail quotidien, une lutte parfois. Mais c'est aussi le moteur puissant qui nous fait vivre, qui ouvre à la vie, qui réchauffe et éclaire, qui donne de se lever et de marcher.

« Nous aimer les uns les autres, et demeurer dans l'amour de Dieu. » Voilà notre lieu de vie, notre « demeure », ce qui devrait être notre habitat naturel. Non pas pour être « hors du monde » comme au-dessus de la mêlée, mais pour être au contraire bien présents dans le monde, les deux pieds bien au sol, sans se laisser bercer par les 1000 illusions du monde et de ses apparences. « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, prie encore Jésus, mais sanctifie-les dans la vérité, dans ta parole ».

« Nous avons reconnu, et Céline et Etienne, en demandant ce soir le baptême pour votre fille, vous en êtes les premiers témoins, nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. » Telle est notre seule force, notre seule arme, notre seule douceur, notre seul expérience de la vérité, le seul témoignage que nous avons à rendre et que nous pouvons nous offrir les uns aux autres, et au monde entier.

N'abîmons la boite-aux-lettres de notre demeure commune, la boite-aux-lettres qui porte le Nom que nous partageons tous, mystérieusement. Au contraire, rendons-là toujours plus belle, plus accueillante, plus simple, plus aimante... Et révélons, par notre vie - comme Justine désormais y prendra sa part, accompagnée de son parrain et de sa marraine - la grandeur et la beauté de ce nom qui nous fait vivre déjà en Dieu.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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Livre des Actes des Apôtres 1,15-17.20a.20c-26.
En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères qui étaient réunis au nombre d’environ cent vingt personnes, et il déclara :
« Frères, il fallait que l’Écriture s’accomplisse. En effet, par la bouche de David, l’Esprit Saint avait d’avance parlé de Judas, qui en est venu à servir de guide aux gens qui ont arrêté Jésus :
ce Judas était l’un de nous et avait reçu sa part de notre ministère.
Il est écrit au livre des Psaumes :
Qu’un autre prenne sa charge.
Or, il y a des hommes qui nous ont accompagnés durant tout le temps où le Seigneur Jésus a vécu parmi nous,
depuis le commencement, lors du baptême donné par Jean, jusqu’au jour où il fut enlevé d’auprès de nous. Il faut donc que l’un d’entre eux devienne, avec nous, témoin de sa résurrection. »
On en présenta deux : Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus, et Matthias.
Ensuite, on fit cette prière : « Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel des deux tu as choisi
pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne. »
On tira au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut donc associé par suffrage aux onze Apôtres.



Psaume 103(102),1-2.11-12.19-20ab.
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !

Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu'est l'orient de l'occident,
il met loin de nous nos péchés.

Le Seigneur a son trône dans les cieux :
sa royauté s'étend sur l'univers.
Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porteurs de ses ordres !




Première lettre de saint Jean 4,11-16.
Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection.
Voici comment nous reconnaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné part à son Esprit.
Quant à nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde.
Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.
Et nous, nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.



Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 17,11b-19.
En ce temps-là, les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi, je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde.
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.


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14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 10:10
Jeudi 14 mai 2015 - Solennité de l'Ascension

Vous avez entendu comme moi cette phrase de l'évangile : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » Terrible phrase ! Combien de crimes, de rejets, d'exclusions peuvent-ils être justifiés avec une telle affirmation ! Qu'est-il donc passé dans la tête de Jésus pour dire quelque chose d'aussi grave ! Où est-il, le Dieu de bonté et de miséricorde, le commandement de l'amour, le message d'accueil, de tolérance et de bienveillance ? Ne faudrait-il pas ôter cette phrase de la Bible pour enlever toute ambiguïté et éviter de nouvelles catastrophes telles celles qu'ont connues et connaissent encore les religions à travers l'histoire ?

Cette phrase a donné du fil à retordre à l'équipe qui à préparé cette messe, qui m'a obligé à ne pas la contourner. Elle nous force à aller au-delà de notre compréhension initiale, et à chercher quelle peut être la Bonne Nouvelle, en écho à toute la révélation biblique.

Le premier exercice que nous devons faire devant une telle phrase, c'est de ne pas appliquer à leur auteur nos grilles de compréhension lourdes de 2000 ans de Tradition.

Quand nous parlons de « croire », nous imaginons tout de suite qu'il s'agit de la foi en Dieu Père, Fils et Esprit. Et le mot « baptême » évoque immédiatement le sacrement que nous avons reçu. Et nous d'entendre : « Celui qui croit en Dieu et qui recevra le sacrement du baptême au nom du Père, du Fils et de l'Esprit sera sauvé, celui qui refusera de croire en Dieu sera condamné. » Mais l'auteur, Saint Marc, ne peut déjà avoir la notion du baptême que nous connaissons aujourd'hui. Et le « croire » qu'il évoque ne peut pas être l'adhésion à la profession de foi qui sera écrite quelques siècles plus tard.

En allant à la source des mots, on peut découvrir que le synonyme de « croire » est « confiance », et que le mot « baptême » parle d'un « plongeon de toute son existence ». La phrase devient alors : « Celui qui fait confiance et qui plonge toute son existence dans cette confiance est ouvert à la vie de Dieu ; celui qui ne fait confiance en rien ni personne est fermé à toute vie. » Et cette phrase inaudible devient parole de Sagesse qui vient réveiller en nous ce qui sommeillait au plus profond. Elle dit en d'autres mots ce à quoi Saint Paul nous exhortait : « Ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. » Elle nous invite à vivre d'une façon toute particulière, avec le style de Jésus lui-même, nous laissant guider par l'Esprit de confiance, d'ouverture, de paix et de vie : « À chacun d’entre nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don fait par le Christ. »

Car le Christ, précisément, n'est plus là. Du moins physiquement, il a échappé à nos regards. Il ne se laisse plus rencontrer que dans la liberté de la confiance mise en actes à travers nos relations.

Ce qu'il a de plus visible désormais, et qu'il laisse au monde comme trace de son passage, c'est l’Église. Nous. Nous communauté chrétienne, petite, fragile, faite de bric et de broc, chacun apportant ce qu'il est. Il n'y a pas d’Église parfaite, sa seule perfection étant celle de Dieu, qui s'est fait pauvre parmi les pauvres. Église pauvre, donc, car comment l’Église pourrait-elle être plus forte et plus grande que son maître ?

Lui est parti, « monté aux cieux » raconte les textes, et nous sommes là. Plus ou moins en liens les uns avec les autres, plus ou moins en relations, plus ou moins « organisés pour que les tâches du ministère (c'est-à-dire le service du Christ parmi les hommes, l'action de Jésus au milieu de son peuple) soient accomplies et que se construise le corps du Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude. » Mais tous, et ensemble, habités par l'Esprit Saint qui nous conduit.

Cet Esprit nous fait vivre vraiment dans la confiance. « En mon nom, dit Jésus, les croyants expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal. » Ne prenons pas ces images au pied de la lettre, mais comprenons que celui qui habite dans la confiance au Père ne craint rien, reste libre, traverse les épreuves, apporte la paix et la sérénité autour de lui... et témoigne ainsi de la force de la Bonne Nouvelle de l’Évangile de Jésus Christ, qui ne nous abandonne pas en étant élevé en la pleine vie de Dieu, mais reste avec nous pour que nous devenions ses ambassadeurs, et même plus, des signes réels et efficaces de sa présence permanente à nos côtés.

J'associe souvent cette fête de l'Ascension à une fête de la liberté. Jésus s'effaçant, il nous laisse libres et responsables. Libres de croire, libres de vivre. Liberté de l'horizon entièrement ouvert, devenu désormais le lieu de résonance de l’Évangile, liberté de l'action. « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »

« Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. » Invitation forte à sortir de nos propres refus de l'Esprit, pour plonger tout entier dans la sereine confiance en Dieu qui ne nous abandonne finalement pas. Nés de la chair, nous avions attiré Dieu à naître lui-même de notre humanité. Monté au ciel, il nous entraîne à sa suite pour que nous naissions de sa divinité. Et que plus rien ne soit fermé ou condamné en nous et en chacun homme. Invitation à vivre vraiment, dans la liberté de l'Esprit, dans une radicale confiance en Lui. Et, dans cette confiance, à parcourir notre monde et vivre de Lui, manifestant qu'il est là, avec nous, pour toujours.

Amen.

P. Benoît Lecomte

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Livre des Actes des Apôtres 1,1-11.
Cher Théophile, dans mon premier livre, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença,
jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis.
C’est à eux qu’il s’est présenté vivant après sa Passion ; il leur en a donné bien des preuves, puisque, pendant quarante jours, il leur est apparu et leur a parlé du royaume de Dieu.
Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. Il déclara : « Cette promesse, vous l’avez entendue de ma bouche :
alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. »
Ainsi réunis, les Apôtres l’interrogeaient : « Seigneur, est-ce maintenant le temps où tu vas rétablir le royaume pour Israël ? »
Jésus leur répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.
Mais vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »
Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux.
Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que, devant eux, se tenaient deux hommes en vêtements blancs,
qui leur dirent : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »



Psaume 47(46),2-3.6-7.8-9.
Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu par vos cris de joie !
Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable,
le grand roi sur toute la terre.

Dieu s'élève parmi les ovations,
le Seigneur, aux éclats du cor.
Sonnez pour notre Dieu,
sonnez, sonnez pour notre roi, sonnez !

Car Dieu est le roi de la terre :
que vos musiques l'annoncent !
Il règne, Dieu, sur les païens,
Dieu est assis sur son trône sacré.




Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 4,1-13.
Frères, moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte donc à vous conduire d’une manière digne de votre vocation :
ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ;
ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix.
Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit.
Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous, et en tous.
À chacun d’entre nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don fait par le Christ.
C’est pourquoi l’Écriture dit : Il est monté sur la hauteur, il a capturé des captifs, il a fait des dons aux hommes.
Que veut dire : Il est monté ? – Cela veut dire qu’il était d’abord descendu dans les régions inférieures de la terre.
Et celui qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour remplir l’univers.
Et les dons qu’il a faits, ce sont les Apôtres, et aussi les prophètes, les évangélisateurs, les pasteurs et ceux qui enseignent.
De cette manière, les fidèles sont organisés pour que les tâches du ministère soient accomplies et que se construise le corps du Christ,
jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude.



Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 16,15-20.
En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.


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