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20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 00:38

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           Nous venons de frapper dans les mains au chant de l'Alléluia... Mais on ne peut pas dire que notre monde éclate de joie. Dans cette nuit de Pâques, viennent à l'esprit toutes les nuits de notre monde et de nos vies, traversés par tant de malheurs et de crises. On sait l'avenir flou, les vies disloquées, les repères effacés, les violences en famille, au travail, dans la vie sociale et même en Église. Ceux à qui les peuples ont confié le souci de porter le bien commun offrent un exemple souvent bien pitoyable. On connaît le sentiment de rater sa vie, de ne pas avoir accompli ce qu'on rêvait d'accomplir. Je me rappelle d'un jeune couple qui ne voulait pas avoir d'enfant : il ne voulait pas faire naître un enfant dans ce monde à l'avenir si incertain et au mal si présent. Pessimisme absolu. Ne resterait à être comme ces femmes qui, de bon matin, vont fleurir la tombe de leur ami... en fleurissant la tombe du monde et de l'humanité. Plus rien n'est à espérer, le doute gagne : à quoi bon.

           Mais l'événement qui nous rassemble cette nuit transforme l'histoire. Un homme mort est vu vivant. Une lumière éclaire la nuit... l'éclat du feu fait reculer les ténèbres, et sa chaleur chasse le froid. Ce qui apparaissait comme la fin de tout n'est plus la fin de tout. Étonnante nouvelle qu'il nous faut réentendre plusieurs fois pour la prendre au sérieux. Ne faisons pas comme si cela allait de soi. Un ami, catholique engagé, dont le papa est décédé il y a 15 jours me disait cet après-midi combien il avait été difficile de revivre ces événements en méditant ces derniers jours la passion de Jésus. Je l'ai invité à aller jusqu'au bout, jusqu'à la résurrection ! Il me dit alors : « mais ce n'est pas si facile... ce n'est pas évident. »

          L'annonce de la résurrection de Jésus n'est pas une info dont on pourrait faire un scoop. Elle est comme un printemps pour le monde et pour l'homme. Nous l'avons entendu, depuis la nuit des temps, Dieu avait montré sa volonté de vie, de liberté, d'amour, d'alliance avec l'homme. Mais jamais aussi fortement et avec autant de puissance que cette nuit. Il y va de la transformation radicale de l'Histoire et de notre histoire, d'un changement d'horizon.

         Transformation de notre histoire personnelle, d'abord. Nous nous connaissons : nous sommes imparfaits, pêcheurs, médiocres, mécontent de ce que nous vivons. Nous passons souvent du temps à nous lamenter sur nous-mêmes. Mais la nouvelle de cette nuit renouvelle toute chose : « vous êtes morts au péché », clame Saint Paul ! « Et vivants pour Dieu en Jésus-Christ ! » Autrement dit, nous sommes vraiment morts au péché ! Le crois-tu ? Et ressuscités avec Lui ! Le crois-tu ? Toute notre vie a déjà été ressaisie dans la sienne, tout est ouvert, jusqu'à nos tombeaux ! Nous n'avons plus à mourir, à avoir peur, à douter, à nous lamenter... Christ nous a ressuscités! « Par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, pour que nous menions une vie nouvelle. » Une vie nouvelle que nous menons dès aujourd'hui ! Christ et sa puissance de Vie, d'Amour et de Pardon est le grand vainqueur de notre histoire ! Nous n'avons plus rien à craindre!

           Et ce qui est vrai pour notre propre histoire l'est pour l'histoire de l'humanité : l'horizon est reculé. L'histoire n'est plus aux dimensions de notre vie humaine : l'horizon est plus loin, en Christ, là où tout est déjà ressaisi, réunifié, réconcilié, dans la Lumière de Dieu. Ne marchons plus en regardant nos pieds, ne vivons plus en ne pensant qu'à aujourd'hui ou à demain : par le Christ et sa résurrection, notre regard voit loin, bien au-delà des événements du jour. Le « court-terme » n'a plus d'avenir. Et si demain matin, probablement, des gens continueront à se tuer et le mal à faire des ravages, nous savons, nous, que déjà, tout est joué. Que le Christ est le grand vainqueur. Qu'il est le but de l'histoire des hommes, que ce but est déjà atteint et que rien ne pourra l'en empêcher.

 

           Cette nouvelle, que Dieu avait cherché à dire depuis toujours et qui devient saisissante cette nuit, notre monde en a besoin. Dieu, qui nous connaît mieux que nous mêmes, le sait. Avez vous remarqué la précipitation, l'accélération dans l'évangile ? « Venez voir, puis vite, allez dire », demande l'ange aux femmes. « Il vous précède », autrement dit, vous êtes déjà en retard ! Les femmes s'en vont « en courant ». « Allez annoncer ! » leur dit Jésus sur le chemin... Le temps presse. C'est le début d'une nouvelle ère, d'une nouvelle création. La pierre est roulée. Ne restez pas là, à pleurer devant un tombeau désormais vide ! Vous pleurez un mort, mais la mort a perdu, elle a été anéantie ! Courrez ! Dans vos rues, vos bâtiments, vos quartiers, vos lotissements, vos cités, vos bureaux, vos maisons ! Apportez la joie de cette Bonne Nouvelle ! Peut-être ne vous croira-t-on pas. Peut-être trouverez-vous des gens incrédules. Peut-être serez-vous pris pour des fous. Mais comment ne pas dire, par nos paroles et avant tout par notre vie et nos actions, nos engagements et notre présence, que le monde que nous connaissons est déjà transformé ? Que l'horizon a changé et que cet horizon, c'est la paix de Dieu ?

« Reviens à la vie », disions-nous tout au long de ce carême. A cet appel de Jésus, notre réponse éclate : « Alléluia ! Christ est vivant ! » Et c'est Lui qui, par sa résurrection, révèle que notre monde va vers la Vie, vers Lui !

 

           L'horizon est un matin de printemps qui a vaincu l'hiver. Un premier jour de semaine. Une lumière naissante plus forte que la nuit. Une paix définitivement acquise sur toutes les formes de haine. Un pardon infini. Une caresse divine. Un amour insondable. Une communion universelle.

Et cet horizon est déjà là. En toi, en moi, en nous, en Christ ressuscité, en notre monde abîmé. Il est déjà là et il a vaincu toutes les autres forces.

Grande paix sur la terre, Joie en nos existences revenues à la Vie : Christ est ressuscité ! Alléluia !

 

P. Benoît Lecomte

 


 

Livre de l'Exode 14,15-31.15,1a.
Les fils d’Israël, voyant les Égyptiens lancés à leur poursuite, étaient effrayés. Le Seigneur dit à Moïse : « Pourquoi crier vers moi ? Ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route!
Toi, lève ton bâton, étends le bras contre la mer, fends-la en deux, et que les fils d'Israël pénètrent dans la mer à pied sec.
Et moi, je vais endurcir le cœur des Égyptiens : ils pénétreront derrière eux dans la mer ; je triompherai, pour ma gloire, de Pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses guerriers.
Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, quand j'aurai triomphé, pour ma gloire, de Pharaon, de ses chars et de ses guerriers. »
L'ange de Dieu, qui marchait en avant d'Israël, changea de place et se porta à l'arrière. La colonne de nuée quitta l'avant-garde et vint se placer à l'arrière,
entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël. Cette nuée était à la fois ténèbres et lumière dans la nuit, si bien que, de toute la nuit, ils ne purent se rencontrer.
Moïse étendit le bras contre la mer. Le Seigneur chassa la mer toute la nuit par un fort vent d'est, et il mit la mer à sec. Les eaux se fendirent,
et les fils d'Israël pénétrèrent dans la mer à pied sec, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Les Égyptiens les poursuivirent et pénétrèrent derrière eux - avec tous les chevaux de Pharaon, ses chars et ses guerriers - jusqu'au milieu de la mer.
Aux dernières heures de la nuit, le Seigneur observa, depuis la colonne de feu et de nuée, l'armée des Égyptiens, et il la mit en déroute.
Il faussa les roues de leurs chars, et ils eurent beaucoup de peine à les conduire. Les Égyptiens s'écrièrent : « Fuyons devant Israël, car c'est le Seigneur qui combat pour eux contre nous ! »
Le Seigneur dit à Moïse : « Étends le bras contre la mer : que les eaux reviennent sur les Égyptiens, leurs chars et leurs guerriers ! »
Moïse étendit le bras contre la mer. Au point du jour, la mer reprit sa place ; dans leur fuite, les Égyptiens s'y heurtèrent, et le Seigneur les précipita au milieu de la mer.
Les eaux refluèrent et recouvrirent toute l'armée de Pharaon, ses chars et ses guerriers, qui avaient pénétré dans la mer à la poursuite d'Israël. Il n'en resta pas un seul.
Mais les fils d'Israël avaient marché à pied sec au milieu de la mer, les eaux formant une muraille à leur droite et à leur gauche.
Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l'Égypte, et Israël vit sur le bord de la mer les cadavres des Égyptiens.
Israël vit avec quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l'Égypte. Le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur et dans son serviteur Moïse.
Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique au Seigneur.


Livre de l'Exode 15,2-3.4-5.6.10a.11.17.
Ma force et mon chant, c'est le Seigneur :
il est pour moi le salut.
Il est mon Dieu, je le célèbre ;
j'exalte le Dieu de mon père.
Le Seigneur est le guerrier des combats :
son nom est « Le Seigneur ».



Les chars du Pharaon et ses armées
il les lance dans la mer.
L'élite de leurs chefs
a sombré dans la mer Rouge.
L'abîme les recouvre :
ils descendent, comme la pierre, au fond des eaux.


Ta droite, Seigneur, magnifique en sa force,
ta droite, Seigneur, écrase l'ennemi.
Tu souffles ton haleine : la mer les recouvre,
Qui est comme toi, Seigneur, parmi les dieux ?
Qui est comme toi, magnifique en sainteté,
terrible en ses exploits, auteur de prodiges ?



Tu les amènes, tu les plantes
sur la montagne, ton héritage,
le lieu que tu as fait,
Seigneur, pour l'habiter,
le sanctuaire, Seigneur,
fondé par tes mains.



Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 6,3-11.
Frères, nous tous qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés.
Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts.
Car, si nous sommes déjà en communion avec lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons encore par une résurrection qui ressemblera à la sienne.
Nous le savons : l'homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que cet être de péché soit réduit à l'impuissance, et qu'ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché.
Car celui qui est mort est affranchi du péché.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
Nous le savons en effet : ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la mort n'a plus aucun pouvoir.
Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant.
De même vous aussi : pensez que vous êtes morts au péché, et vivants pour Dieu en Jésus Christ.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28,1-10.
Après le sabbat, à l'heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l'autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus.
Et voilà qu'il y eut un grand tremblement de terre ; l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus.
Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme la neige.
Les gardes, dans la crainte qu'ils éprouvèrent, furent bouleversés, et devinrent comme morts.
Or l'ange, s'adressant aux femmes, leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.
Il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez voir l'endroit où il reposait.
Puis, vite, allez dire à ses disciples : 'Il est ressuscité d'entre les morts ; il vous précède en Galilée : là, vous le verrez ! ' Voilà ce que j'avais à vous dire. »
Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s'approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront. »


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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 19:00

 

 

detaillavementdespieds.jpg          « C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous. » Ce geste apparemment suranné du lavement des pieds évoque en fait aujourd'hui bien des situations et bien des gestes de tendresse et d'attention. Ceux de la maman qui lave les pieds de son enfant. Ceux du soignant qui lave le corps du vieillard ou du malade... à moins que ce ne soit l'enfant qui lave son papa ou sa maman affaiblie, avec toute la pudeur et la discrétion que cela demande. Gestes d'intimité et de respect. Gestes d'amour de celui qui veut aimer jusque là son fils, sa fille, son frère, sa sœur, son père, sa mère. On comprend Pierre, qui n'accepte pas. Comme on comprend celui qui ne peut plus se laver les pieds – ou tout le corps – seul, et qui refuse pourtant de se faire aider. Perte d'autonomie... perte d'intimité... peur de perdre sa dignité... souffrance de se voir diminuer...

          Le récit offre peu de détails : on ne sait rien de la réaction des autres apôtres, mais ils n'ont pas l'air de réagir aussi vivement que Pierre. Comprennent-ils davantage ? Probablement pas. Mais peut-être sont-ils entrés – hormis Judas – dans une autre relation avec Jésus. Dans une sorte de communion avec le maître – du moins pour un temps, la désunion suivra bientôt.

          Ce qui se passe autour de cette table, et dont nous faisons mémoire ce soir, en en réactualisant les paroles et les gestes – eucharistie et lavement des pieds – ouvre à de nouvelles relations entre les hommes. Des relations faites d'attention, de délicatesse, de bienveillance, de pardon.

           Ces relations entre les hommes sont aussi celles que nous sommes invités – ou appelés – à vivre entre communautés chrétiennes. Communion et charité sont désormais indissolublement liées. La communion que nous devons vivre ne peut faire l'impasse de la charité. Et la charité est bien le signe visible de la communion à laquelle nous convoque le Christ et notre condition de disciple. Quelle serait cette communion qui ne se vivrait pas dans la charité, mais serait faite de querelles et de revendications ? Ne serait-elle pas plutôt fermeture à l'autre et désunion ? Et quelle pauvreté qu'une charité qui n'irait pas jusqu'à la véritable communion, quel manque de hauteur, d'horizon et d'ambition ! Que deviennent des relations fraternelles entre des personnes, des paroisses ou des communautés chrétiennes, si elles ne prennent leur source dans le service de l'autre et l'eucharistie célébrée « jusqu'au bout ? »

          Le jeudi saint nous oblige. Si nous ne voulons pas quitter la table, comme Judas, si nous voulons « avoir part avec Jésus », il nous faut aller jusque là. Jusqu'à l'amour qui ne se joue pas de mots et de prières, mais qui passe par l'accueil chaleureux avant la critique, la bienveillance avant le préjugé, l'écoute avant la parole.

           La vasque d'eau a circulé entre nous, pour nous laver les pieds les uns les autres. Ceci n'est pas un geste liturgique, c'est un geste programmatique – tant pour celui qui lave que pour celui qui est lavé. C'est le passage, le décentrement, l'abaissement devant l'autre – l'autre personne, l'autre paroisse ou groupe de personnes – à vivre pour accéder à la table eucharistique en vérité et entrer vraiment dans la joie de la communion.

C'est là, dans cette joie de l'eucharistie célébrée et réellement vécue, que se trouvent les forces de réconciliation dont nous avons besoin. Réconciliation avec le Christ, réconciliation en nous, réconciliation entre nous.

          L'eucharistie est un don, et saint Paul a raison de nous rappeler qu'il l'a lui même reçue de la Tradition avant de la transmettre. Nous sommes comme lui : nous la recevons de l’Église et du Christ, émerveillés de ce don que nous ne pouvons garder pour nous tant nous percevons qu'il y a là une nourriture inouïe pour notre monde. Mais elle est aussi un travail, long, douloureux parfois, auquel il nous faut consentir. Aimer. S'agenouiller devant l'autre. Ou lui montrer ses pieds. « Aimer c'est tout donner et se donner soi-même », chantions nous tout à l'heure. Apprenons à nous aimer vraiment les uns les autres. Pas seulement nous accepter, ni nous tolérer, mais nous aimer. Jusqu'à nous laver les pieds les uns les autres. Et que nous entrions, tous ensemble, réunis, dans cette eucharistie, don du Christ lui-même à son Corps qu'est l’Église et à toute l'humanité. Don d'amour inépuisable, source de notre propre amour, qui n'appelle de notre part qu'une seule parole, un seul cris : l'action de grâce par toute notre vie qui n'est plus à nous-même, mais à Lui, qui nous a réconcilié en Lui.

Amen.

P. Benoît Lecomte


Livre de l'Exode 12,1-8.11-14.
Dans le pays d'Égypte, le Seigneur dit à Moïse et à son frère Aaron :
« Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l'année.
Parlez ainsi à toute la communauté d'Israël : le dix de ce mois, que l'on prenne un agneau par famille, un agneau par maison.
Si la maisonnée est trop peu nombreuse pour un agneau, elle le prendra avec son voisin le plus proche, selon le nombre des personnes. Vous choisirez l'agneau d'après ce que chacun peut manger.
Ce sera un agneau sans défaut, un mâle, âgé d'un an. Vous prendrez un agneau ou un chevreau.
Vous le garderez jusqu'au quatorzième jour du mois. Dans toute l'assemblée de la communauté d'Israël, on l'immolera au coucher du soleil.
On prendra du sang, que l'on mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on le mangera.
On mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères.
Vous mangerez ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez en toute hâte : c'est la Pâque du Seigneur.
Cette nuit-là, je traverserai le pays d'Égypte, je frapperai tout premier-né au pays d'Égypte, depuis les hommes jusqu'au bétail. Contre tous les dieux de l'Égypte j'exercerai mes jugements : je suis le Seigneur.
Le sang sera pour vous un signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang, et je passerai : vous ne serez pas atteints par le fléau dont je frapperai le pays d'Égypte.
Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C'est une loi perpétuelle : d'âge en âge vous la fêterez. »


Psaume 116(115),12-13.15-16bc.17-18.
Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu'il m'a fait ?
J'élèverai la coupe du salut,
j'invoquerai le nom du Seigneur.

Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?


Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce,
j'invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.



Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 11,23-26.
Frères, moi, Paul, je vous ai transmis ce que j'ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur : la nuit même où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain,
puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. »
Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 13,1-15.
Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout.
Au cours du repas, alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l'intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu,
se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l'eau dans un bassin, il se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture.
Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! »
Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. »
Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n'auras point de part avec moi. »
Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! »
Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n'a pas besoin de se laver : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. »
Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : « Vous n'êtes pas tous purs. »
Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ?
Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur', et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.


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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 11:00

palm_fronds-small.jpg          Je voudrais m'adresser plus particulièrement à toi, qui ne vient pas très souvent à la messe mais qui est là ce matin. Peut-être même es tu de ceux qui ne viennent que pour le dimanche des rameaux.

          D'aucuns penseront que tu viens seulement pour bénir le branchage que tu tiens en mains, que tu vas déposer sur une tombe, ou accrocher à un mur de ta maison. Ils auront dans la tête que tu donnes à ce rameau une force presque magique. Tu aurais alors comme image de Dieu un dieu-sorcier, un dieu capable de tout, un dieu d'une puissance protectrice que toutes les assurances du monde envieraient, un dieu qu'il faudrait se mettre dans la poche pour être à l’abri de choses pires encore que celles que l'on vit déjà.

           Mais la Parole de Dieu que nous venons d'entendre, étonnante, nous dit tout autre chose, et tu as raison de venir ce matin pour honorer le Dieu qui s'y révèle. Il n'est pas le dieu qui fait tout ce qu'il veut, il est le Dieu d'une mystérieuse présence à la vie de tout homme, jusque dans la souffrance et dans la mort. Il est le Dieu, révélé en Jésus, qui se fait le compagnon de toute l'humanité jusqu'en ses excès les plus atroces. Il est le Dieu devenu homme par amour pour l'homme, qui ne joue pas de la puissance des chefs et des puissants. Bien au contraire : « « Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d'anges ? » demande Jésus à ceux qui viennent l'arrêter l'épée à la main. Mais non. Telle n'est pas la logique de Dieu. Elle est logique de l'abaissement, du dépouillement, de l'abandon dans l'amour. Car il n'est pas d'amour qui montre une puissance écrasante.

           Sa puissance, pourtant, se manifestera : elle est puissance de vie ! Puissance de résurrection ! Jésus va ressusciter, comme il l'a promis. Sa puissance est là, dans la liberté folle de celui qui peut traverser jusqu'à la mort à force d'amour, de vie et d'espérance. Ouverture de l'avenir, jusqu'au pardon au-delà de toute imagination. C'est une puissance qu'il ne garde pas pour lui seul, jalousement, mais qu'il partage avec toi, avec moi, avec toute l'humanité, avec toutes celles et tous ceux qui acceptent d'entrer dans cette autre logique surprenante du don, de la confiance, de l'espérance et du pardon.

           C'est de cela que nos rameaux sont le signe. Mais tenus du bout des doigts, ils ne suffisent pas : il faut encore que toute notre vie prenne ce chemin, entre dans ce mouvement. C'est pour cela que nous avons écris sur le devant de nos églises cette phrase et cet appel : « Reviens à la vie ! » Parce que la vraie vie se trouve là, dans cet homme qui va jusqu'à donner la sienne pour nous révéler quelle est la grandeur et la puissance de sa présence à nos côtés.

C'est de Lui que nous avons secrètement soif. C'est de Lui que notre monde a besoin et attend, ce monde dont nous sommes, si attiré par les honneurs et les fausses puissances, celles qui s'évanouissent quand viennent les questions de vérité de l'existence.

           Jésus est la vraie vie. Cet homme acclamé tout à l'heure, crucifié ensuite, cet homme – Dieu. Ne cherche pas ailleurs ta vie. Contemple-le. Regarde-le. Médite son mystère. Accueille-le en ta vie. Confie-lui ta vie, et le monde.

Entre dans cette grande semaine qui s'ouvre, la semaine sainte, où la démesure de son amour est déployé.

            Et revenons, dans la nuit de samedi à dimanche, comme il nous en a donné rendez-vous. Pour fêter ensemble sa victoire, dans sa puissance de résurrection – vie d'une force infinie qui nous fait vivre, toi et moi, déjà aujourd'hui, dans l'infini de sa vie.

Amen.

P. Benoît Lecomte

 


 

Livre d'Isaïe 50,4-7.
Dieu mon Seigneur m'a donné le langage d'un homme qui se laisse instruire, pour que je sache à mon tour réconforter celui qui n'en peut plus. La Parole me réveille chaque matin, chaque matin elle me réveille pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire.
Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats.
Le Seigneur Dieu vient à mon secours ; c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.


Psaume 22(21),8-9.17-18a.19-20.23-24.
Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre !
Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! »

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m'entoure.
Ils me percent les mains et les pieds ;
je peux compter tous mes os.


Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !

Mais tu m'as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.



Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens 2,6-11.
Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ;
mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement,
il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms,
afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux,
et que toute langue proclame : « Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 26,14-75.27,1-66.
L'un des douze Apôtres de Jésus, nommé Judas Iscariote, alla trouver les chefs des prêtres
et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.
Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.
Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus : « Où veux-tu que nous fassions les préparatifs de ton repas pascal ? »
Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel, et dites-lui : 'Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples. ' »
Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque.
Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il leur déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. »
Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre : « Serait-ce moi, Seigneur ? »
Il leur répondit : « Celui qui vient de se servir en même temps que moi, celui-là va me livrer.
Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux l'homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux que cet homme-là ne soit pas né ! »
Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit ! »
Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez, mangez : ceci est mon corps. »
Puis, prenant une coupe et rendant grâce, il la leur donna, en disant :
« Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés.
Je vous le dis : désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je boirai un vin nouveau avec vous dans le royaume de mon Père. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.
Alors Jésus leur dit : « Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.
Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »
Pierre lui dit : « Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais. »
Jésus reprit : « Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. »
Pierre lui dit : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous les disciples en dirent autant.
Alors Jésus parvient avec eux à un domaine appelé Gethsémani et leur dit : « Restez ici, pendant que je m'en vais là-bas pour prier. »
Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse.
Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. »
Il s'écarta un peu et tomba la face contre terre, en faisant cette prière : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. »
Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n'avez pas eu la force de veiller une heure avec moi ?
Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l'esprit est ardent, mais la chair est faible. »
Il retourna prier une deuxième fois : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! »
Revenu près des disciples, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil.
Il les laissa et retourna prier pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.
Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer ! La voici toute proche, l'heure où le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs !
Levez-vous ! Allons ! Le voici tout proche, celui qui me livre. »
Jésus parlait encore, lorsque Judas, l'un des Douze, arriva, avec une grande foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple.
Le traître leur avait donné un signe : « Celui que j'embrasserai, c'est lui : arrêtez-le. »
Aussitôt, s'approchant de Jésus, il lui dit : « Salut, Rabbi ! », et il l'embrassa.
Jésus lui dit : « Mon ami, fais ta besogne. » Alors ils s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent.
Un de ceux qui étaient avec Jésus, portant la main à son épée, la tira, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l'oreille.
Jésus lui dit : « Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée.
Crois-tu que je ne puisse pas faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma disposition plus de douze légions d'anges ?
Mais alors, comment s'accompliraient les Écritures ? D'après elles, c'est ainsi que tout doit se passer. »
A ce moment-là, Jésus dit aux foules : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais assis dans le Temple où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté.
Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplissent les écrits des prophètes. » Alors les disciples l'abandonnèrent tous et s'enfuirent.
Ceux qui avaient arrêté Jésus l'amenèrent devant Caïphe, le grand prêtre, chez qui s'étaient réunis les scribes et les anciens.
Quant à Pierre, il le suivait de loin, jusqu'au palais du grand prêtre ; il entra dans la cour et s'assit avec les serviteurs pour voir comment cela finirait.
Les chefs des prêtres et tout le grand conseil cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort.
Ils n'en trouvèrent pas ; pourtant beaucoup de faux témoins s'étaient présentés. Finalement il s'en présenta deux,
qui déclarèrent : « Cet homme a dit : 'Je peux détruire le Temple de Dieu et, en trois jours, le rebâtir. ' »
Alors le grand prêtre se leva et lui dit : « Tu ne réponds rien à tous ces témoignages portés contre toi ? »
Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu. »
Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit ; mais en tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. »
Alors le grand prêtre déchira ses vêtements, en disant : « Il a blasphémé ! Pourquoi nous faut-il encore des témoins ? Vous venez d'entendre le blasphème !
Quel est votre avis ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. »
Alors ils lui crachèrent au visage et le rouèrent de coups ; d'autres le giflèrent
en disant : « Fais-nous le prophète, Messie ! qui est-ce qui t'a frappé ? »
Quant à Pierre, il était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui : « Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen ! »
Mais il nia devant tout le monde : « Je ne sais pas ce que tu veux dire. »
Comme il se retirait vers le portail, une autre le vit et dit aux gens qui étaient là : « Celui-ci était avec Jésus de Nazareth. »
De nouveau, Pierre le nia : « Je jure que je ne connais pas cet homme. »
Peu après, ceux qui se tenaient là s'approchèrent de Pierre : « Sûrement, toi aussi, tu fais partie de ces gens-là ; d'ailleurs ton accent te trahit. »
Alors, il se mit à protester violemment et à jurer : « Je ne connais pas cet homme. » Aussitôt un coq chanta.
Et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit : « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Il sortit et pleura amèrement.
Le matin venu, tous les chefs des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire condamner à mort.
Après l'avoir ligoté, ils l'emmenèrent pour le livrer à Pilate, le gouverneur.
Alors Judas, le traître, fut pris de remords en le voyant condamné ; il rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens.
Il leur dit : « J'ai péché en livrant à la mort un innocent. » Ils répliquèrent : « Qu'est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde ! »
Jetant alors les pièces d'argent dans le Temple, il se retira et alla se pendre.
Les chefs des prêtres ramassèrent l'argent et se dirent : « Il n'est pas permis de le verser dans le trésor, puisque c'est le prix du sang. »
Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le Champ-du-Potier pour y enterrer les étrangers.
Voilà pourquoi ce champ a été appelé jusqu'à ce jour le Champ-du-Sang.
Alors s'est accomplie la parole transmise par le prophète Jérémie : Ils prirent les trente pièces d'argent, le prix de celui qui fut mis à prix par les enfants d'Israël,
et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.
On fit comparaître Jésus devant Pilate, le gouverneur, qui l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus déclara : « C'est toi qui le dis. »
Mais, tandis que les chefs des prêtres et les anciens l'accusaient, il ne répondit rien.
Alors Pilate lui dit : « Tu n'entends pas tous les témoignages portés contre toi ? »
Mais Jésus ne lui répondit plus un mot, si bien que le gouverneur était très étonné.
Or, à chaque fête, celui-ci avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que la foule demandait.
Il y avait alors un prisonnier bien connu, nommé Barabbas.
La foule s'étant donc rassemblée, Pilate leur dit : « Qui voulez-vous que je vous relâche : Barabbas ? ou Jésus qu'on appelle le Messie ? »
Il savait en effet que c'était par jalousie qu'on l'avait livré.
Tandis qu'il siégeait au tribunal, sa femme lui fit dire : « Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui. »
Les chefs des prêtres et les anciens poussèrent les foules à réclamer Barabbas et à faire périr Jésus.
Le gouverneur reprit : « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : « Barabbas ! »
Il reprit : « Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Messie ? » Ils répondirent tous : « Qu'on le crucifie ! »
Il poursuivit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Ils criaient encore plus fort : « Qu'on le crucifie ! »
Pilate vit que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le désordre ; alors il prit de l'eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je ne suis pas responsable du sang de cet homme : cela vous regarde ! »
Tout le peuple répondit : « Son sang, qu'il soit sur nous et sur nos enfants ! »
Il leur relâcha donc Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et le leur livra pour qu'il soit crucifié.
Alors les soldats du gouverneur emmenèrent Jésus dans le prétoire et rassemblèrent autour de lui toute la garde.
Ils lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau rouge.
Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s'agenouillaient en lui disant : « Salut, roi des Juifs ! »
Et, crachant sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête.
Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.
En sortant, ils trouvèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, et ils le réquisitionnèrent pour porter la croix.
Arrivés à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire,
ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.
Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ;
et ils restaient là, assis, à le garder.
Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l'un à droite et l'autre à gauche.
Les passants l'injuriaient en hochant la tête :
« Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »
De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant :
« Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C'est le roi d'Israël : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !
Il a mis sa confiance en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant s'il l'aime ! Car il a dit : 'Je suis Fils de Dieu. ' »
Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière.
A partir de midi, l'obscurité se fit sur toute la terre jusqu'à trois heures.
Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte : « Éli, Éli, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Quelques-uns de ceux qui étaient là disaient en l'entendant : « Le voilà qui appelle le prophète Élie ! »
Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il trempa dans une boisson vinaigrée ; il la mit au bout d'un roseau, et il lui donnait à boire.
Les autres dirent : « Attends ! nous verrons bien si Élie va venir le sauver. »
Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.
Et voici que le rideau du Temple se déchira en deux, du haut en bas ; la terre trembla et les rochers se fendirent.
Les tombeaux s'ouvrirent ; les corps de nombreux saints qui étaient morts ressuscitèrent,
et, sortant des tombeaux après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et se montrèrent à un grand nombre de gens.
A la vue du tremblement de terre et de tous ces événements, le centurion et ceux qui, avec lui, gardaient Jésus, furent saisis d'une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu ! »
Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.
Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.
Le soir venu, arriva un homme riche, originaire d'Arimathie, qui s'appelait Joseph, et qui était devenu lui aussi disciple de Jésus.
Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre.
Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul neuf,
et le déposa dans le tombeau qu'il venait de se faire tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla.
Cependant Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau.
Quand la journée des préparatifs de la fête fut achevée, les chefs des prêtres et les pharisiens s'assemblèrent chez Pilate,
en disant : « Seigneur, nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit, de son vivant : 'Trois jours après, je ressusciterai. '
Donne donc l'ordre que le tombeau soit étroitement surveillé jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent voler le corps et ne disent au peuple : 'Il est ressuscité d'entre les morts. ' Cette dernière imposture serait pire que la première. »
Pilate leur déclara : « Je vous donne une garde ; allez, organisez la surveillance comme vous l'entendez. »
Ils partirent donc et assurèrent la surveillance du tombeau en mettant les scellés sur la pierre et en y plaçant la garde.

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6 avril 2014 7 06 /04 /avril /2014 11:00

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« Un homme était tombé malade »

Cet homme pourrait être toi.

Malade au point d'être pieds et poings liés, enfermé dans une situation que tu n'attendais pas...

Mort. Sans issue. Sans avenir.

Si ce n'est pas toi – mais toute ta vie échappe-t-elle entièrement à cette mort et au péché ? - c'est peut-être ton voisin, ou celui un peu plus loin.

 

Depuis toujours, le Seigneur avait un projet, une idée :

« Je vais ouvrir vos tombeaux et vous en ferez sortir. » « Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez. »

Et Christ vient. Aime. Pleure. Ouvre la bouche. Et sa Parole fend l'air, brise la pierre, tue la mort, pardonne : « Sors ! Viens dehors ! A la lumière ! Au grand air, au souffle de l'Esprit ! Reviens à la vie ! »

 

Entends-tu cette parole atteindre maintenant le tréfonds de ton péché et de tes stérilités pour y faire jaillir la vie ?

Le tombeau est ouvert.

L'avenir t'est offert.

Il est dans ta foi au Christ, dans ton amitié avec lui.

Ne tarde plus.

Il est la résurrection et la vie.

 

P. Benoît Lecomte

 


Livre d'Ézéchiel 37,12-14.
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël.
Vous saurez que je suis le Seigneur, quand j'ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple !
Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous installerai sur votre terre, et vous saurez que je suis le Seigneur : je l'ai dit, et je le ferai. » Parole du Seigneur.


Psaume 130(129),1-2.3-4.5-6ab.7bc-8.
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière !

Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l'homme te craigne.

J'espère le Seigneur de toute mon âme ;
je l'espère, et j'attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur
plus qu'un veilleur ne guette l'aurore.

Oui, près du Seigneur, est l'amour ;
près de lui, abonde le rachat.
C'est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes.



Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 8,8-11.
Frères, sous l’emprise de la chair, on ne peut pas plaire à Dieu.
Or, vous, vous n'êtes pas sous l'emprise de la chair, mais sous l'emprise de l'Esprit, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas.
Mais si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l'Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes.
Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 11,1-45.
Un homme était tombé malade. C'était Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe.
(Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.)
Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait ;
alors seulement il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »
Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? »
Jésus répondit : « Ne fait-il pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ;
mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. »
Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je m'en vais le tirer de ce sommeil. »
Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. »
Car ils pensaient que Jésus voulait parler du sommeil, tandis qu'il parlait de la mort.
Alors il leur dit clairement : « Lazare est mort,
et je me réjouis de n'avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) dit aux autres disciples : « Allons-y nous aussi, pour mourir avec lui ! »
Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
Comme Béthanie était tout près de Jérusalem - à une demi-heure de marche environ -
beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil.
Lorsque Marthe apprit l'arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.
Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. »
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit : « Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. »
Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »
Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t'appelle. »
Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva aussitôt et partit rejoindre Jésus.
Il n'était pas encore entré dans le village ; il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré.
Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.
Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »
Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde.
Il demanda : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir, Seigneur. »
Alors Jésus pleura.
Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l'aimait ! »
Mais certains d'entre eux disaient : « Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par l'émotion, arriva au tombeau. C'était une grotte fermée par une pierre.
Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du mort, lui dit : « Mais, Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu'il est là. »
Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé.
Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ; mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. »
Après cela, il cria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui.

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 16:23

 

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Après l'eau de la samaritaine dimanche dernier, rappelant celle de ton baptême, te voici invité à retrouver la splendeur originelle de la lumière.

Non pas seulement celle du cierge confié à ton parrain et ta marraine, mais celle que tu as reçue en toi et qui depuis ce jour illumine ta vie : Christ.

« Laisse-toi réconcilier avec le Christ ». Laisse-le te recréer, te refaçonner, amoureusement, comme au premier jour. Laisse-le t'illuminer. Reviens à ta vie en ouvrant tes yeux à sa lumière. Quoi que tu vives actuellement, aussi dur et sombre soit le jour, ne reste pas, comme les pharisiens et tant d'autres, dans les aveuglements ténébreux du péché, des certitudes, des habitudes, du désespoir. « Maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la Lumière » ! (St Paul)

«Il nous faut réaliser maintenant l'action de celui qui nous a envoyé ». Voilà le programme que Dieu nous confie. Pour que le monde ouvre les yeux avec toi sur la puissance de l'amour du Christ pour chacun. Pour que les hommes – et chacun de nous - découvrent l'éblouissant et si réel et actuel mystère de Pâques, travail de Dieu au cœur du monde nous obligeant à voir « avec le cœur » et non selon les apparences.

La lumière pascale est en marche... elle veut t'atteindre au plus profond de ta vie... laisseras-tu le Christ te rejoindre et ouvrir tes yeux et toute ta vie jusqu'à ce que le monde en soit totalement transformé ?

 

P. Benoît Lecomte

 

 

 


Premier livre de Samuel 16,1b.6-7.10-13a.
Le Seigneur dit à Samuel : « Combien de temps encore vas-tu pleurer Saül ? Je l'ai rejeté. Il ne régnera plus sur Israël. Je t'envoie chez Jessé de Bethléem, car j'ai découvert un roi parmi ses fils. Prends une corne que tu rempliras d'huile, et pars ! »
Lorsqu'ils arrivèrent et que Samuel aperçut Éliab, il se dit : « Sûrement, c'est celui que le Seigneur a en vue pour lui donner l'onction ! »
Mais le Seigneur dit à Samuel : « Ne considère pas son apparence ni sa haute taille, car je l'ai écarté. Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. »
Jessé présenta ainsi à Samuel ses sept fils, et Samuel lui dit : « Le Seigneur n'a choisi aucun de ceux-là.
N'as-tu pas d'autres garçons ? » Jessé répondit : « Il reste encore le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. » Alors Samuel dit à Jessé : « Envoie-le chercher : nous ne nous mettrons pas à table tant qu'il ne sera pas arrivé. »
Jessé l'envoya chercher : le garçon était roux, il avait de beaux yeux, il était beau. Le Seigneur dit alors : « C'est lui ! donne-lui l'onction. »
Samuel prit la corne pleine d'huile, et lui donna l'onction au milieu de ses frères. L'esprit du Seigneur s'empara de David à partir de ce jour-là. Quant à Samuel, il se mit en route et revint chez lui, à Rama.


Psaume 23(22),1-2ab.2c-3.4.5.6.
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d'herbe fraîche,
il me fait reposer.


Il me mène vers les eaux tranquilles,
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l'honneur de son nom.


Si je passe un ravin de ténèbres,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi,
ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
Tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m'accompagnent
tous les jours de ma vie.
J'habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.  



Lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens 5,8-14.
Frères, autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière,
or la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité -
et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur.
Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt.
Ce que ces gens-là font en cachette, on a honte d'en parler.
Mais quand ces choses-là sont démasquées, leur réalité apparaît grâce à la lumière,
et tout ce qui apparaît ainsi devient lumière. C'est pourquoi l'on chante : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 9,1-41.
En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance.
Ses disciples l'interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? »
Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l'action de Dieu devait se manifester en lui.
Il nous faut réaliser l'action de celui qui m'a envoyé, pendant qu'il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir.
Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. »
Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu'il appliqua sur les yeux de l'aveugle,
et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie : Envoyé). L'aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.
Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer - car il était mendiant - dirent alors : « N'est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? »
Les uns disaient : « C'est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c'est quelqu'un qui lui ressemble. » Mais lui affirmait : « C'est bien moi. »
Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-ils ouverts ? »
Il répondit : « L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il m'en a frotté les yeux et il m'a dit : 'Va te laver à la piscine de Siloé. ' J'y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j'ai vu. »
Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. »
On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle.
Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux.
A leur tour, les pharisiens lui demandèrent : « Comment se fait-il que tu voies ? » Il leur répondit : « Il m'a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. »
Certains pharisiens disaient : « Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le repos du sabbat. » D'autres répliquaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés.
Alors ils s'adressent de nouveau à l'aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux ? » Il dit : « C'est un prophète. »
Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme, qui maintenant voyait, avait été aveugle. C'est pourquoi ils convoquèrent ses parents
et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu'il est né aveugle ? Comment se fait-il qu'il voie maintenant ? »
Les parents répondirent : « Nous savons que c'est bien notre fils, et qu'il est né aveugle.
Mais comment peut-il voir à présent, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s'expliquer. »
Ses parents parlaient ainsi parce qu'ils avaient peur des Juifs. En effet, les Juifs s'étaient déjà mis d'accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie.
Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! »
Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. »
Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n'en sais rien ; mais il y a une chose que je sais : j'étais aveugle, et maintenant je vois. »
Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t'ouvrir les yeux ? »
Il leur répondit : « Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m'entendre encore une fois ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? »
Ils se mirent à l'injurier : « C'est toi qui es son disciple ; nous, c'est de Moïse que nous sommes les disciples.
Moïse, nous savons que Dieu lui a parlé ; quant à celui-là, nous ne savons pas d'où il est. »
L'homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d'où il est, et pourtant il m'a ouvert les yeux.
Comme chacun sait, Dieu n'exauce pas les pécheurs, mais si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, il l'exauce.
Jamais encore on n'avait entendu dire qu'un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance.
Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. »
Ils répliquèrent : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.
Jésus apprit qu'ils l'avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : « Crois-tu au Fils de l'homme ? »
Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? »
Jésus lui dit : « Tu le vois, et c'est lui qui te parle. »
Il dit : « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterna devant lui.
Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »
Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »
Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n'auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : 'Nous voyons ! ' votre péché demeure. »

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 18:30

la-soif-du-monde.jpg

 

 

 

Le peuple des fils d'Israël a soif.

La Samaritaine a soif.

Jésus a soif.

Le miséreux et le milliardaire, l'homme du Nord et l'homme du Sud, le juste et le méchant, ont soif.

J'ai soif. Et je sais que tu as soif aussi. Pas de vie sans soif.

D'une soif qu'aucune boisson n'arrive à calmer. D'une soif de vérité, de liberté, d'absolu, de confiance, de paix, d'amour, de vie...

- « Va, appelle ton mari et reviens. » Étonnante demande de Jésus. « Va, et quelques soient la complexité de ta vie, tes fragilité et tes fatigues, fais la vérité en toi, sans peur, sans crainte. »Va au fond de toi comme au fond de ce puits.

- « Et reviens. » A la source. À l'origine. « Reviens moi avec ce que tu es, et tel que tu es », te dit Jésus. Reviens au Christ. A la vie. A l'élan initial. A ton baptême, source jaillissante de vie éternelle, nichée comme un geyser au fond de toi. Eau vivante.

Et si tu profitais, en cette eucharistie, en ce carême, de cette rencontre avec le Christ, et de tant d'autres qu'il te propose, pour redécouvrir « l'accès qu'il t'a donné au monde de la grâce dans lequel il t'a établi » ?

As-tu soif de l'essentiel ? Christ te l'a déjà offert en plénitude : « l'amour de Dieu répandu dans ton cœur. » Resteras-tu aux déserts, ou plongeras-tu dans tes profondeurs pour l'y trouver et te désaltérer ?

Plus mystérieusement encore... entends-tu combien le Christ a soif de toi ?

 

P. Benoît Lecomte


 

Livre de l'Exode 17,3-7.
Les fils d’Israël campaient dans le désert à Rephidim, et le peuple avait soif. Ils récriminèrent contre Moïse : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? »
Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! »
Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant eux, emmène avec toi plusieurs des anciens d'Israël, prends le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va !
Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l'eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d'Israël.
Il donna à ce lieu le nom de Massa (c'est-à-dire : Défi) et Mériba (c'est-à-dire : Accusation), parce que les fils d'Israël avaient accusé le Seigneur, et parce qu'ils l'avaient mis au défi, en disant : « Le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou bien n'y est-il pas ? »


Psaume 95(94),1-2.6-7ab.7d-8a.9.
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu'il conduit.

Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
où vos pères m'ont tenté et provoqué,  
et pourtant ils avaient vu mon exploit.  



Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,1-2.5-8.
Frères, Dieu a fait de nous des justes par la foi ; nous sommes ainsi en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ,
qui nous a donné, par la foi, l'accès au monde de la grâce dans lequel nous sommes établis ; et notre orgueil à nous, c'est d'espérer avoir part à la gloire de Dieu.
et l'espérance ne trompe pas, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné.
Alors que nous n'étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions.
Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile ; peut-être donnerait-on sa vie pour un homme de bien.
Or, la preuve que Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.


Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 4,5-42.
Jésus arrivait à une ville de Samarie appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph,
et où se trouve le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s'était assis là, au bord du puits. Il était environ midi.
Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l'eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
(En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger.)
La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » (En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.)
Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : 'Donne-moi à boire', c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. »
Elle lui dit : « Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond ; avec quoi prendrais-tu l'eau vive ?
Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »
Jésus lui répondit : « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif ;
mais celui qui boira de l'eau que moi je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »
La femme lui dit : « Seigneur, donne-la-moi, cette eau : que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. »
Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
La femme répliqua : « Je n'ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari,
car tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari : là, tu dis vrai. »
La femme lui dit : « Seigneur, je le vois, tu es un prophète. Alors, explique-moi :
nos pères ont adoré Dieu sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut l'adorer est à Jérusalem. »
Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l'heure vient où vous n'irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.
Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous adorons, nous, celui que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.
Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.
Dieu est esprit, et ceux qui l'adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent l'adorer. »
La femme lui dit : « Je sais qu'il vient, le Messie, celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, c'est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
Jésus lui dit : « Moi qui te parle, je le suis. »
Là-dessus, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que demandes-tu ? » ou : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »
La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :
« Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie ? »
Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers Jésus.
Pendant ce temps, les disciples l'appelaient : « Rabbi, viens manger. »
Mais il répondit : « Pour moi, j'ai de quoi manger : c'est une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Les disciples se demandaient : « Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? »
Jésus leur dit : « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre.
Ne dites-vous pas : 'Encore quatre mois et ce sera la moisson' ? Et moi je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs qui se dorent pour la moisson.
Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit avec le moissonneur.
Il est bien vrai, le proverbe : 'L'un sème, l'autre moissonne. '
Je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas pris de peine, d'autres ont pris de la peine, et vous, vous profitez de leurs travaux. »
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m'a dit tout ce que j'ai fait. »
Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours.
Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles,
et ils disaient à la femme : « Ce n'est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l'avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le Sauveur du monde. »

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 18:30

 

144115__morning-sun-light-road-forest-the-dew-nature_t.jpg« Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai ». Quitte tes habitudes, tes petitesses, tes servitudes. Pars.

Et te voilà sur la montagne, avec Pierre, Jacques, Jean et Jésus.

Et la voix du Père désigne le Fils, transfiguré.

Ce faisant, il t'indique son projet pour toi. Tu ne t'arrêteras pas là, sur ce sommet montagneux. Le voyage continue. Ici n'est qu'une étape pour te faire connaître le but : « A cause de son projet à lui et de sa grâce, Dieu t'a donné une vocation sainte. » Et « tu deviendras une bénédiction. »

 

Nous n'en sommes encore qu'au début du carême, mais déjà, à l'horizon, comme un phare au milieu de la nuit, pointe la lumière de Pâques et de la résurrection. Le but de ta vie. Le but de toute vie.

           Quel chemin dois-tu encore parcourir pour atteindre cette terre ?

            A quels arrachements dois-tu encore consentir ?

         A quelles attentions dois-tu veiller pour écouter toujours davantage ce Fils bien-aimé, et le laisser pleinement pénétrer et transfigurer toute ton existence ?

 

 

P. Benoît Lecomte

 


Livre de la Genèse 12,1-4a.
Abraham vivait alors en Chaldée. Le Seigneur lui dit : « Pars de ton pays, laisse ta famille et la maison de ton père, va dans le pays que je te montrerai.
Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom, et tu deviendras une bénédiction.
Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te méprisera. En toi seront bénies toutes les familles de la terre. »
Abram partit, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth partit avec lui. Abram avait soixante-quinze ans lorsqu'il sortit de Harrane.


Psaume 33(32),4-5.18-19.20.22.
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,  
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !



Deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée 1,8b-10.
Fils bien-aimé, avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l'annonce de l'Évangile.
Car Dieu nous a sauvés, et il nous a donné une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles,
et maintenant elle est devenue visible à nos yeux, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s'est manifesté en détruisant la mort, et en faisant resplendir la vie et l'immortalité par l'annonce de l'Évangile,


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 17,1-9.
Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s'entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse les couvrit de son ombre ; et, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le ! »
Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur.
Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts. »

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 23:02

 

tentations.gifChaque année, le Carêmes'ouvre par le récit des tentations de Jésus au désert : il faut croire qu'il s'agit d'un texte vraiment fondamental !

Après son baptême, où Jésus est désigné comme « le Fils bien-aimé qu’il m’a plu de choisir », et donc reconnu comme Messie, Matthieu nous invite à faire un rapprochement avec les tentations qui le suivent immédiatement.

 

Comme son peuple, quelques siècles auparavant, Jésus est emmené au désert pour ne pas nous abandonner, pour nous montrer jusqu’à quel point va son amour.

Comme son peuple, il connaît la faim ; comme son peuple, il doit découvrir quelle est la volonté de Dieu sur ses fils ; comme son peuple, il doit choisir devant qui se prosterner.

 

Dans la première tentation, celle du pain, nous pouvons y voir la tentation de se satisfaire soi-même, de penser uniquement à son propre bien être.

Dans la deuxième, c’est la tentation de celui qui ne voit personne d’autre que lui-même et qui a la prétention de voir tout et tous, y compris les anges, graviter autour de lui.

Dans la troisième, il y a la tentation du pouvoir : tout peut être à Jésus mais il proclame son détachement du pouvoir. Combien de fois avons-nous cru que nous pouvions manipuler les choses qui nous entourent, finissant par devenir leurs esclaves !

 

Dans le désert, assailli par les paroles sournoises du démon, Jésus répond par « Il est écrit ». C’est donc avec la Parole de Dieu continuellement invoquée que Jésus combat les tentations et éloigne le diable.

 

Comme Jésus, pour combattre nos tentations, il est nécessaire de bien connaître la Parole de Dieu et de sortir de notre ignorance.

Alors une question : Quelle place donnons-nous à l’Ecriture, à la Parole de Dieu dans notre vie ?

 

 

Jacques Bonnet, diacre

 

 

 


 

Livre de la Genèse 2,7-9.3,1-7.
Au temps où le Seigneur Dieu fit le ciel et la terre, il modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant.
Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l'orient, et y plaça l'homme qu'il avait modelé.
Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute sorte d'arbres à l'aspect attirant et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que le Seigneur Dieu avait fait. Il dit à la femme : « Alors, Dieu vous a dit : ‘Vous ne mangerez le fruit d’aucun arbre du jardin’ »
La femme répondit au serpent : « Nous mangeons les fruits des arbres du jardin.
Mais, pour celui qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : 'Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez. ' »
Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »
La femme s'aperçut que le fruit de l'arbre devait être savoureux, qu'il avait un aspect agréable et qu'il était désirable, puisqu'il donnait l'intelligence. Elle prit de ce fruit, et en mangea. Elle en donna aussi à son mari, et il en mangea.
Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus. Ils attachèrent les unes aux autres des feuilles de figuier, et ils s'en firent des pagnes.


Psaume 51(50),3-4.5-6ab.12-13.14.17.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.



Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains 5,12-19.
Frères, par un seul homme, Adam, le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché.
Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde. Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n'y a pas de loi ;
mais pourtant, depuis Adam jusqu'à Moïse, la mort a régné, même sur ceux qui n'avaient pas péché par désobéissance à la manière d'Adam. Or, Adam préfigurait celui qui devait venir.
Mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure. En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul, combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.
Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul n'ont pas la même mesure non plus : d'une part, en effet, pour la faute d'un seul, le jugement a conduit à la condamnation ; d'autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification.
En effet, si, à cause d'un seul homme, par la faute d'un seul homme, la mort a régné, combien plus, à cause de Jésus Christ et de lui seul, régneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes.
Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l'accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie.
En effet, de même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 4,1-11.
Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l'Esprit pour être tenté par le démon.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.
Le tentateur s'approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Mais Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple
et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.
Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer. »
Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu adoreras. »
Alors le démon le quitte. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 18:30

 

 

 

 

« Revenir à Dieu, tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour. »

« Se laisser réconcilier avec le Christ », par le Christ lui-même.

Le laisser t'arracher à tout ce qui te retient au monde des ténèbres, du péché et de la mort.

Revivre l'expérience d'une naissance. Ta naissance. Nouvelle naissance. Naissance à la vie de Dieu. A la vraie Vie.

Et te retrouver comme l'enfant dans le ventre de sa mère – 40 jours, comme 40 semaines de gestation -. Là, totalement désarmé et impuissant, te laisser faire par l'amour tout-puissant.

N'attends pas demain. « C'est aujourd'hui le moment favorable, le jour du salut ». Aujourd'hui, t'est demandé de faire un choix, de prendre une décision, de consentir à un projet : acceptes-tu d'entamer un chemin de conversion, de te laisser habiter par la joie, la puissance, la radicalité et la nouveauté de l’Évangile ? De redevenir toi-même, de retrouver la grandeur que Dieu avait projetée pour toi ?

Acceptes-tu de prendre ce temps de carême, et de laisser Dieu l'utiliser pour te faire revenir à la Vie, jusqu'en son mystère de Pâques ?

 

 

P. Benoît Lecomte

 

 


 

Des propositions pour vivre le carême, des sites pour vivre un carême en ligne, des éclairages sur le carême, les rendez-vous de carême dans tout le diocèse... Retrouvez le dossier "Vivre le carême" du site internet du diocèse d'Angoulême

 


 

 

Livre de Joël 2,12-18.
Parole du Seigneur : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil ! »
Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d'amour, renonçant au châtiment.
Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et vous combler de ses bienfaits : ainsi vous pourrez offrir un sacrifice au Seigneur votre Dieu.
Sonnez de la trompette dans Jérusalem : prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité,
réunissez le peuple, tenez une assemblée sainte, rassemblez les anciens, réunissez petits enfants et nourrissons ! Que le jeune époux sorte de sa maison, que la jeune mariée quitte sa chambre !
Entre le portail et l'autel, les prêtres, ministres du Seigneur, iront pleurer et diront : « Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n'expose pas ceux qui t'appartiennent à l'insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu'on dise : 'Où donc est leur Dieu ? ' »
Et le Seigneur s'est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple.


Psaume 51(50),3-4.5-6ab.12-13.14.17.
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.

Rends-moi la joie d'être sauvé ;
que l'esprit généreux me soutienne.
Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche annoncera ta louange.



Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 5,20-21.6,1-2.
Frères, nous sommes les ambassadeurs du Christ et par nous, c'est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu.
Celui qui n'a pas connu le péché, Dieu l'a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu.
Et puisque nous travaillons avec lui, nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu.
Car il dit dans l'Écriture : Au moment favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je suis venu à ton secours. Or, c'est maintenant le moment favorable, c'est maintenant le jour du salut.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,1-6.16-18.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Si vous voulez vivre comme des justes, évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Autrement, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi, comme ceux qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle : quand ils font leurs prières, ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et les carrefours pour bien se montrer aux hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle : ils se composent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 12:56

Amour-maternel.jpg

         « Ne vous faites pas tant de souci pour demain ». S'il est vrai qu' « à chaque jour suffit sa peine » et que personne « à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence », comment entendre véritablement au sérieux cet impératif de Jésus ? Comment est-il audible par le chômeur qui s'inquiète légitimement pour sa famille ? Pour le chef d'entreprise qui doit payer ses employés à la fin du mois et qui ne voit pas de commande entrer ? Pour le responsable politique qui doit veiller au bien commun et travailler aux perspectives pour la collectivités, et donc en en portant le souci ? Pour les parents qui peuvent s'inquiéter du devenir de leur enfant ? Et les exemples seraient innombrables. La parole de Jésus n'est-elle audible que par des gens soit totalement insouciants, soit vivant dans une telle opulence et si égoïstement qu'aucune réalité matérielle ni aucune crainte de l'avenir ne viendraient les atteindre ?

           On rencontre des gens, et j'en connais ou j'en ai croisé, qui vivent à la lettre cette « confiance » en Dieu. En « la Providence », disent-ils. Et si je crois que Dieu n'est pas indifférent à notre vie quotidienne, je ne peux me résoudre à une sorte de déresponsabilisation de l'homme et de sa vie, à une insouciance qui peut parfois aller jusqu'à un certain « je m'en foutisme », puisque Dieu pourvoit à ce dont nous avons besoin. Certes, Dieu ne nous abandonne pas et veut notre bonheur. Mais l'Alliance qu'il a conclu avec l'Homme ne peut faire de lui le grand manitou qui sursoit à toutes nos responsabilités.

 

          En réfléchissant tout haut avec vous, je trouve dans les trois lectures de la liturgie de la Parole, trois pistes qui se répondent l'une l'autre.

           Les magnifiques versets du livre d'Isaïe nous plongent dans la grandeur et la puissance de l'amour maternel de Dieu. Tel une mère qui sait ce dont son enfant a besoin, Dieu sait ce dont nous avons besoin, mieux que nous-mêmes. C'est dans cette dynamique de « l'amour des entrailles » que peut s'entendre cette prévenance de Dieu pour nous. Une mère qui aime son enfant ne fera pas tout pour lui à sa place, mais elle saura lui dire ce qui est important pour lui, et soit le lui donner, soit l'aider à le trouver par lui-même.

           L'évangile selon Saint Matthieu fourni une clef de compréhension, avec ce qui est à mon avis la pointe de la parole de Jésus : « Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice. » Il ne s'agit plus de rêvasser en attendant sans souci que Dieu fasse tout pour nous. Voilà une invitation qui, au contraire, doit nous travailler au corps et au cœur : « Chercher d'abord, avant toute chose, le Royaume et la justice de Dieu. ». Cette « civilisation de l'amour », disait Jean-Paul II. Un Royaume, une justice, une civilisation qui passe par nous, en nous obligeant à vivre la radicalité des Béatitudes qui ouvraient le Sermon sur la montagne dont est extrait notre passage : être doux, miséricordieux, le cœur pur, pleurer, avoir faim et soif de justice... Voilà qui invite à prendre ses responsabilités, à passer à l'action, à faire preuve de discernement, à comprendre les mécanismes de notre monde et des engrenages dans lesquels l'homme d'aujourd'hui est pris, à prendre le temps de la contemplation et de la prière... bref, à investir tout son cœur, son corps et son intelligence au service de ce Royaume déjà offert et toujours à recevoir et à construire. Jésus ne nous invite pas à la passivité, mais bien plutôt au travail de la paix, de la réconciliation et de la justice.

           La lettre de Paul aux Corinthiens, enfin, nous ouvre une troisième perspective : « Qu'on nous regarde seulement comme les serviteurs du Christ et les intendants des mystères de Dieu. » Sommes-nous vraiment toujours les intendants des mystères de Dieu, ou aussi, voire parfois avant tout, les intendants de nos projets, de nos organisations, de nos ambitions, de nous-mêmes, de nos vies ? En quoi « méritons-nous » vraiment la confiance, comme Paul invite les habitants de Corinthe à la mériter de la part de ceux qui ne suivent pas le Christ ? Comment vivons-nous cette liberté que Paul semble arriver à vivre, ne se préoccupant plus des jugements et des critiques des hommes, mais en s'en remettant uniquement à « la lumière du Seigneur » ? Autrement dit, cette confiance dont Paul et Jésus parlent, est-elle une confiance que nous recherchons en vue de notre propre bien et de notre propre vie, ou une confiance qu'on nous accorderait parce qu'elle serait en vue de Dieu et de ses mystères ?

 

           L'appel à la confiance n'est pas appel à la déresponsabilisation, bien au contraire. Jésus lui-même a du se faire quelques soucis : parce que ses apôtres ne comprenaient pas, parce qu'il a essayé de ne pas être trop vite reconnu, parce qu'il a été souvent incompris... et sa peur au moment de son arrestation montre bien que cette confiance en Dieu n'est pas évidente lorsque se présente à nous des enjeux vitaux. Pour autant, à travers même cette expérience de Jésus au Golgotha, nous comprenons que cette invitation à la confiance est invitation à une sorte d'abandon. « Non pas ma volonté, mais ta volonté »... ce qu'auraient pu dire, à leur façon, Paul, ou encore Marie, sa mère... et tant d'autres ! Et pourquoi pas... nous !

           Que toutes nos actions, nos entreprises, nos relations, nos combats, nos engagements, trouvent forces dans l'amour maternel et donc tout-puissant de vie et de génération de Dieu, et soient orientés vers son Royaume et sa justice.

         Alors l'essentiel aura pris une telle place en nos vies, que tout le reste, reçu « par dessus le marché », nous paraîtra toujours secondaire.

          Et là, dans cet essentiel, se dessine, déjà, un chemin de Béatitudes, chemin de bonheur et de joie si profonds que rien ne pourra nous l'arracher.

          Amen.

P. Benoît Lecomte

 

 

 


Livre d'Isaïe 49,14-15.
Jérusalem disait : « Le Seigneur m'a abandonnée, le Seigneur m'a oubliée. »
Est-ce qu'une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l'oublier, moi, je ne t'oublierai pas.


Psaume 62(61),2-3.8-9.
Je n'ai de repos qu'en Dieu seul,
mon salut vient de lui.
Lui seul est mon rocher, mon salut,
ma citadelle : je suis inébranlable.


Mon salut et ma gloire
se trouvent près de Dieu.
Chez Dieu, mon refuge,
mon rocher imprenable !

Comptez sur lui en tous temps,
vous, le peuple.
Devant lui épanchez votre cœur :
Dieu est pour nous un refuge.



Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 4,1-5.
Frères, il faut que l'on nous regarde seulement comme les serviteurs du Christ et les intendants des mystères de Dieu.
Et ce que l'on demande aux intendants, c'est en somme de mériter confiance.
Pour ma part, je me soucie fort peu de votre jugement sur moi, ou de celui que prononceraient les hommes ; d'ailleurs, je ne me juge même pas moi-même.
Ma conscience ne me reproche rien, mais ce n'est pas pour cela que je suis juste : celui qui me juge, c'est le Seigneur.
Alors, ne portez pas de jugement prématuré, mais attendez la venue du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et il fera paraître les intentions secrètes. Alors, la louange qui revient à chacun lui sera donnée par Dieu.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,24-34.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.
C'est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie, au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils ne font pas de réserves dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
D'ailleurs, qui d'entre vous, à force de souci, peut prolonger tant soit peu son existence ?
Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'était pas habillé comme l'un d'eux.
Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs, qui est là aujourd'hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ? ' ou bien : 'Qu'allons-nous boire ? ' ou encore : 'Avec quoi nous habiller ? '
Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché.
Ne vous faites pas tant de souci pour demain : demain se souciera de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine.

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